Le Forum de Jeju appelle à réinventer le multilatéralisme pour lutter contre le Covid-19

SEOUL/JEJU, 06 nov. (Yonhap) -- Les anciens et actuels chefs des Nations unies, des hommes politiques et des universitaires ont souligné ce vendredi l'importance de renforcer le multilatéralisme pour lutter contre la pandémie de nouveau coronavirus et d'autres défis transnationaux, le décrivant comme une valeur essentielle en temps de crise.

Lors de la cérémonie d'ouverture du Forum de Jeju pour la paix et la prospérité, les participants ont souligné la nécessité pressante de la coopération multilatérale, qui a été érodée par la rivalité entre grandes puissances, le nationalisme, le protectionnisme et l'unilatéralisme dans certaines régions du monde.

Parmi les participants figurent le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, son prédécesseur Ban Ki-moon, l'ancien président américain Bill Clinton, l'ancien Premier ministre singapourien Goh Chok Tong et le gouverneur de Jeju Won Hee-ryong.

«La coopération est fondamentale pour répondre à tous ces défis : travailler pour la paix ; élargir la couverture générale de la santé ; atteindre les objectifs du développement durable et prévenir les catastrophes et crises de toutes sortes», a déclaré Guterres dans un message vidéo diffusé durant la cérémonie d'ouverture du forum annuel.

Le chef onusien a décrit la division comme un danger pour tous, mettant l'accent sur la nécessité d'un multilatéralisme plus «inclusif, efficace et connecté», et a souligné les préoccupations selon lesquelles le multilatéralisme d'aujourd'hui manque d'«ampleur, de vision et de dents».

«Un nouveau réseau de multilatéralisme inclusif et efficace basé sur les valeurs durables de la Charte des Nations Unies pourrait nous sortir de notre état de somnambule et arrêter la course vers un danger toujours plus grand», a-t-il déclaré.

«Les dirigeants politiques du monde entier doivent se rassembler pour lutter contre les fragilités du monde, renforcer notre capacité de gouvernance mondiale et tirer parti du pouvoir de l'unité et de la solidarité pour surmonter le plus grand test de tous les temps», a-t-il ajouté.

L'ancien chef de l'ONU Ban a indiqué que le monde peut rapidement surmonter la pandémie seulement lorsque les humains et les pays décident tous de «travailler ensemble».

«Après tout, la coopération entre les humains et entre les pays n'est pas une question de choix mais une nécessité», a déclaré Ban. «Le rétablissement de l'esprit de coopération multilatérale est essentiel pour surmonter la crise.»

Notant que la pandémie et ses conséquences ont prouvé que «nous vivons à une époque définie par notre interdépendance», l'ancien président américain Clinton a souligné la nécessité d'une «action et volonté collectives».

«Nous devons montrer que l'addition et la multiplication sont bien meilleures que la soustraction et la division dans l'élaboration de la politique et des politiques», a-t-il déclaré. «Nous devons montrer que la vie est un jeu à somme positive, dans lequel pour que nous puissions gagner, quelqu'un d'autre doit gagner aussi.»

Au sujet des défis mondiaux, tels que le changement climatique, Clinton a appelé le monde à «les résoudre ensemble».

«Nous avons déjà vu comment avec une action collective, une volonté collective et des ressources collectives pour le soutenir, nous pouvons faire de grandes différences sur ces questions à court terme», a-t-il déclaré

Définissant la coopération internationale comme la clé de la lutte contre le Covid-19, Won, le gouverneur de Jeju, a exprimé l'espoir que le nouveau dirigeant américain qui prendra ses fonctions après l'élection du 3 novembre adoptera une coopération multilatérale «inclusive» pour surmonter les difficultés auxquelles l'humanité est confrontée.

Mentionnant la rivalité stratégique sino-américaine comme une «force structurelle perturbatrice» dans le monde, l'ancien Premier ministre singapourien Goh a averti que si les grandes puissances jouent un «jeu à somme négative», le monde en souffrirait.

«Aucun pays ne veut être dominé par un autre pays, ni être foulé comme l'herbe par deux éléphants en guerre», a-t-il dit.

«Les décideurs et les faiseurs d'opinion concernés devraient donc se prononcer contre l'unilatéralisme et la rivalité destructrice et défendre le multilatéralisme, l'Etat de droit, une conduite internationale constructive ainsi que la coopération.»

eloise@yna.co.kr

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