(LEAD) Le chef de l'armée de l'air propose de démissionner suite au suicide d'une sous-officier victime d'abus sexuels

SEOUL, 04 juin (Yonhap) -- Le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Lee Seong-yong, a proposé de démissionner ce vendredi, endossant la responsabilité du suicide d'une sous-officier victime d'agression sexuelle et de la mauvaise gestion de l'affaire par l'armée.

Le président Moon Jae-in n'a pas tardé à accepter sa démission.

Cheong Wa Dae a rendu publique la décision de Moon environ une heure après l'annonce de l'initiative du général.

«Le processus lié au traitement de la démission sera mené à bien le plus rapidement possible», a fait savoir Park Soo-hyun, conseiller présidentiel chargé de la communication.

La veille, Moon a ordonné une enquête approfondie et des punitions sévères pour les responsables, affirmant qu'il avait le cœur déchiré en pensant au désespoir que la victime avait dû ressentir.

Les critiques du public se sont multipliées selon lesquelles les supérieurs de la victime, un sergent-chef, ont tenté de la persuader de parvenir à un accord avec l'agresseur du même rang, plutôt que d'essayer de la protéger et de poursuivre activement une enquête.

Elle s'est suicidée le mois dernier, environ trois mois après les abus sexuels.

«Je ressens profondément la lourde responsabilité de la série de circonstances et exprime le désir de démissionner», a déclaré Lee dans un message à la presse. «Je voudrais présenter mes excuses pour avoir inquiété les gens. Avant tout, j'exprime ma profonde tristesse à la victime et présente mes sincères condoléances à la famille endeuillée.»

L'armée de l'air a également été accusée d'avoir tenté de minimiser sa mort car elle a qualifié l'affaire de «simple décès» sans rapport avec d'autres affaires, sans mentionner l'agression sexuelle lors du signalement du suicide au ministère de la Défense.

Au milieu d'un tollé public croissant, le ministère de la Défense a repris l'affaire des mains de l'armée de l'air plus tôt cette semaine et mène une enquête approfondie en formant une équipe conjointe avec des procureurs militaires et la police militaire.

Plus tôt dans la journée, les procureurs militaires ont mené une série de descentes dans les corps de police du quartier général de l'armée de l'air et de la 15e escadre des missions spéciales auxquelles la victime était affiliée.

Selon la famille endeuillée, elle a signalé les abus à ses supérieurs de la 20e escadre de chasse à Seosan, où elle servait au moment de l'incident. Mais ils ont plutôt essayé de la persuader de parvenir à un accord avec le suspect, surnommé Jang.

Etant donné que Jang n'a admis qu'une partie des allégations portées contre lui, la victime a obtenu une séquence vidéo d'une caméra du tableau de bord à l'intérieur du véhicule où l'incident s'est produit et l'a soumise aux enquêteurs de l'armée de l'air comme preuve. Mais ils n'ont pas mené d'enquête activement, a déclaré la famille.

Après avoir pris deux mois de congé, elle a demandé et obtenu un transfert à la 15e escadre en mai.

Mais certains officiers de la 15e escadre l'ont maltraitée, la considérant comme une fauteuse de troubles, selon la famille. Trois jours après avoir été transférée, elle a enregistré un mariage avec son fiancé, également aviateur de la 20e escadre, mais s'est suicidée le lendemain.

L'armée de l'air ne s'est procurée le téléphone portable du suspect qu'à la fin du mois dernier, et ce n'est que mercredi de cette semaine que Jang a été arrêté pour agression sexuelle et blessure.

Jeudi, deux supérieurs, un adjudant et un sergent-chef, ont été démis de leurs fonctions et font l'objet d'enquêtes pour négligence dans leurs devoirs et tentative de coercition. L'un d'entre eux avait même été accusé par sa famille d'avoir abusé de la victime.

«Nous allons mener une enquête approfondie sur l'affaire pour révéler toutes les vérités», a déclaré un responsable du ministère.

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