(2e LD) Le ministre de l'Unification espère une évolution malgré le rejet par le Nord de l'offre de dialogue américaine
SEOUL, 25 juin (Yonhap) -- Malgré le rejet catégorique par la Corée du Nord de l'offre de dialogue américaine, la tendance générale semble s'orienter vers le dialogue, a estimé ce vendredi le ministre de l'Unification Lee In-Young, conservant l'espoir que Pyongyang reviendra finalement à la table des négociations.
Dans son discours liminaire lors du forum annuel de la paix coorganisé par son ministère et l'agence de presse Yonhap, Lee a appelé à la reprise du dialogue depuis longtemps rompu avec la Corée du Nord à une date rapprochée, affirmant qu'une impasse prolongée pourrait conduire à une aggravation des tensions dans la région.
«Le dirigeant Kim Jong-un a fait allusion à la possibilité d'un dialogue et a montré une position plus flexible qu'auparavant en mentionnant un contrôle stable de la situation sur la péninsule coréenne ainsi que des pourparlers lors de la troisième réunion plénière du Parti du travail la semaine dernière», a noté Lee.
«Malgré les déclarations récemment publiées par la vice-directrice de département Kim Yo-jong et le ministre des Affaires étrangères Ri Son-gwon, la grande tendance générale semble évoluer lentement, même s'il est encore trop tôt pour le prévoir», a-t-il ajouté.
Mercredi soir, le ministre nord-coréen des Affaires étrangères Ri a publié une déclaration, affirmant que son pays n'envisageait «même pas la possibilité d'un contact avec les Etats-Unis». Un jour plus tôt, Kim Yo-jong, la sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, avait lancé que les Etats-Unis avaient de «fausses» attentes en matière de dialogue avec Pyongyang.
Les déclarations consécutives sont intervenues juste après que l'envoyé nucléaire américain Sung Kim a fait savoir alors qu'il se trouvait à Séoul que Washington avait proposé de rencontrer le Nord «n'importe où, n'importe quand sans conditions préalables» et attendait avec impatience que Pyongyang réponde positivement à cette main tendue.
La semaine dernière, le leader du Nord a exhorté son pays à être prêt à la fois au dialogue et à la confrontation avec les Etats-Unis et a appelé à concentrer ses efforts pour obtenir un contrôle stable de la situation sur la péninsule, suscitant un optimisme prudent quant au fait que Pyongyang pourrait se préparer à des pourparlers nucléaires.

Le ministre de l'Unification, Lee In-young, s'exprime lors du forum annuel de la paix sur la péninsule coréenne 2021 co-organisé par son bureau et l'agence de presse Yonhap dans le centre de Séoul, le 25 juin 2021.
Le forum de la paix de cette année s'est tenu sous le thème principal «L'avenir de la péninsule coréenne à l'ère Biden et l'intensification de la compétition américano-chinoise pour l'hégémonie».
En ce qui concerne l'aggravation de la rivalité entre Washington et Pékin, Lee a expliqué que la Corée du Sud doit travailler dur pour les convaincre que les tensions sur la péninsule coréenne ne sont pas souhaitables pour eux deux et que les progrès de paix ici doivent être un «domaine de coopération constructive».
«La montée des tensions entre les Etats-Unis et la Chine est un grand dilemme diplomatique pour la Corée du Sud qui maintient des relations étroites avec les deux pays dans la sécurité régionale, l'économie, le commerce et d'autres domaines», a déclaré Cho Sung-boo, président et PDG de Yonhap, dans son discours d'ouverture.
«L'agence de presse Yonhap, en tant qu'agence de presse clé, promet une nouvelle fois de déployer des efforts pour apporter la paix durable non seulement sur la péninsule coréenne mais aussi dans la région Asie-Pacifique», a-t-il noté.

Le PDG de l'agence de presse Yonhap, Cho Sung-boo, donne un discours lors de la cérémonie d'ouverture du forum annuel de la paix sur la péninsule coréenne 2021, le vendredi 26 juin 2021 à l'hôtel Lotte à Séoul. L'évènement est organisé par la section de la péninsule coréenne de Yonhap.
Le Premier ministre Kim Boo-kyum, qui a présenté un message de félicitations via une vidéo, a estimé que les conditions étaient réunies depuis récemment pour la reprise du processus de paix.
«Nous œuvrerons aux échanges intercoréens et à la coopération contre le Covid-19 dont les vaccins et commencerons avec des tâches qui sont petites mais construisent la confiance telles que les réunions en visioconférence de familles séparées», a-t-il déclaré dans le discours.
«La Corée du Sud renforcera son alliance stratégique globale avec les Etats-Unis, qui fait avancer les droits humains démocratiques et le multilatéralime, et s'efforcera à élever le partenariat stratégique avec la Chine à un nouveau niveau», a-t-il ajouté.
Le forum est divisé en deux sessions globales.
Au cours de la première, les participants ont exploré les voies de la paix et de la coexistence dans la région Asie-Pacifique. Lee Kwang-jae, un député du PD, et l'élu Park Jin du Parti du pouvoir du peuple (PPP) se sont joints à la session afin de discuter des stratégies que la Corée du Sud devrait adopter face à la rivalité accrue entre la Chine et les Etats-Unis.
Des députés américains, dont le membre du Congrès d'origine coréenne Andy Kim (démocrate du New Jersey) et la représentante Ami Bera (démocrate de Californie), ont également discuté de l'importance de l'alliance Corée du Sud-Etats-Unis à l'ère de la concurrence croissante entre Washington et Pékin.
Bera a souligné l'importance de travailler à travers des coalitions multilatérales qui peuvent à terme conduire à la participation de la Chine en notant la participation de la Corée du Sud au récent sommet du Groupe des sept.
«Si nous pouvons créer de tels types de coalitions multilatérales, je pense que nous pouvons créer un cadre qui n'est pas sur la Chine mais qui est sur les valeurs que nous partageons en tant que pays similaires», a-t-il souligné. «J'espère que la Chine souhaitera faire partie des coalitions de ce genre un jour.»
La deuxième session abordera les moyens pour Séoul de coopérer avec Pyongyang et Pékin, ainsi que la collaboration trilatérale entre la Corée du Sud, les Etats-Unis et le Japon.
Cheong Seong-chang, directeur du Centre d'études nord-coréennes de l'Institut Sejong, fera une présentation sur les possibles mesures diplomatiques que la Corée du Sud pourrait prendre dans le but de faire avancer les relations intercoréennes.
La session sera également suivie par d'autres universitaires, dont Kim Han-kwon, professeur à l'Académie diplomatique nationale coréenne affiliée au ministère des Affaires étrangères, et Park Won-gon, professeur d'études nord-coréennes à l'université féminine Ewha.
En raison du nouveau coronavirus, les organisateurs ont réduit le nombre de participants au minimum. Le forum sera diffusé en direct sur son site Web (https://www.onekorea2021.co.kr).
as26@yna.co.kr
lsr@yna.co.kr
(FIN)
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