Les participants au forum de Jeju prônent la solidarité mondiale pour une «paix durable et une prospérité inclusive»

SEOUL, 25 juin (Yonhap) -- D'anciens dirigeants, des responsables gouvernementaux et des universitaires ont appelé ce vendredi à un multilatéralisme robuste pour lutter contre le changement climatique, le Covid-19 et l'instabilité géopolitique, soulignant qu'«aucun pays, aussi puissant et ingénieux soit-il, ne peut s'y attaquer seul».

Au cours du 16e Forum de Jeju pour la paix et la prospérité, les participants ont mis en garde contre les tensions géopolitiques, l'unilatéralisme et le nationalisme persistants, alors que le monde cherche à sortir de la longue pandémie et revigorer l'économie.

Organisé sous le thème «Paix durable et prospérité inclusive», le forum annuel a réuni des participants de premier plan, dont l'ancien secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, l'ancien Premier ministre australien Kevin Rudd, l'ancien Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva et l'ancien président français François Hollande.

«Je suis fermement convaincu que nous devons intensifier nos efforts pour revigorer la coopération multilatérale afin de relever de manière holistique les défis mondiaux d'aujourd'hui et de demain», a déclaré Ban dans son discours liminaire lors de la cérémonie d'ouverture du forum.

«Aucun pays n'est une île dans le monde d'aujourd'hui, de plus en plus interconnecté, où le commerce, la technologie et le tourisme continuent de nous rapprocher», a-t-il ajouté.

Ban a mis en garde contre «l'isolationnisme nationaliste» alors que le monde est aux prises avec des virus, des cyberattaques, l'élévation du niveau de la mer et d'autres problèmes transnationaux, et a appelé à des solutions «sous-tendues par la coopération multilatérale, la durabilité, l'inclusion et le partenariat mondial.»

Abordant ce qu'il a appelé l'allocation injuste des vaccins contre le Covid-19, Vejjajiva a souligné la nécessité de réformer et de renforcer les organisations internationales pour obtenir une meilleure gouvernance mondiale afin de relever les défis transnationaux.

«Nous devons avoir une représentation équitable de tous les pays. Nous devons avoir le pouvoir de ces organisations internationales sur les choix des gouvernements nationaux lorsqu'il s'agit de questions et de problèmes qui dépassent les frontières», a-t-il déclaré.

«Il faut relancer le multilatéralisme et la coopération, et c'est d'autant plus essentiel qu'il y a de nouvelles questions qui doivent être traitées aux niveaux international et mondial», a-t-il ajouté.

Mentionnant l'escalade de la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine, Rudd a souligné la nécessité pour les grandes puissances de trouver un espace pour leur «coopération stratégique» dans certains domaines, à l'instar de ce que les Etats-Unis et l'Union soviétique ont fait au plus fort de la guerre froide.

«(La coopération) devrait certainement être possible maintenant entre les Etats-Unis et la Chine», a-t-il dit, soulignant que le changement climatique, les pandémies, la reprise économique mondiale et le contrôle des armes nucléaires sont «des exemples où la coopération sera nécessaire» dans l'intérêt des deux pays et du monde.

Dans son discours d'ouverture, le gouverneur de Jeju, Won Hee-ryong, a exprimé ses inquiétudes quant à la rivalité sino-américaine et a exprimé l'espoir que la compétition entre grandes puissances ne conduise pas à la fermeture de portes mais à de nouvelles opportunités.

«Heureusement, le sommet Etats-Unis-Chine se profile à l'horizon. J'attends avec impatience le dialogue entre les deux dirigeants sur la coopération internationale en faveur d'une paix durable et d'une croissance inclusive», a déclaré le gouverneur.

«Nous exhortons les deux gouvernements à faire un choix intelligent, et je crois que leurs choix sont directement liés à l'avenir de l'humanité».

Avant la cérémonie d'ouverture, les participants ont discuté de la coopération climatique à l'ère des pandémies.

Ban a souligné l'urgence de la crise environnementale, notant que la pandémie en cours a donné un aperçu des perturbations mondiales possibles qui pourraient résulter du changement climatique, notamment les périls de santé publique, les migrations et les crises économiques prolongées.

«Nous devons immédiatement accroître notre ambition et notre urgence à prendre les mesures nécessaires pour à la fois atténuer le changement climatique et s'y adapter, et transformer les engagements internationaux existants en actions décisives et transformationnelles», a-t-il déclaré.

«Je crois que l'accord de Paris offre notre meilleur espoir de persévérer face aux graves menaces qui pèsent sur notre planète. Mais nous devons de toute urgence intensifier les efforts de mise en œuvre. Nous n'avons pas de plan B parce que nous n'avons pas non plus de planète B», a-t-il ajouté.

Hollande a exhorté le monde à se fixer des objectifs climatiques plus élevés que ceux fixés dans le cadre de l'accord de Paris.

«Si nous n'allons pas plus loin que cela, et si nous ne demandons pas à la communauté internationale de faire plus, cela sera insuffisant... Nous devons donc fixer de nouveaux objectifs ambitieux», a-t-il déclaré.

mathieu@yna.co.kr

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