(LEAD) L'ex-procureur général Yoon lance sa candidature présidentielle et promet de reconstruire l'Etat de droit et la justice

SEOUL, 29 juin (Yonhap) -- L'ex-procureur général Yoon Seok-youl a officiellement annoncé ce mardi sa candidature présidentielle très médiatisée, quatre mois après avoir démissionné de ses fonctions publiques, vraisemblablement pour manifester son opposition à la campagne de réforme du Parquet engagée par le gouvernement Moon Jae-in, s'engageant à reconstruire la justice et l'Etat de droit.

Yoon a rendu publique sa candidature à l'élection présidentielle du 9 mars 2022 lors de sa première conférence de presse officielle depuis sa démission en mars, tenue dans le sud de Séoul.

«Avec le bon sens comme arme, je reconstruirai sans faute la démocratie libre et l'Etat de droit qui se sont effondrés, ainsi que la valeur de la justice, qui pourraient se répercuter à différentes époques et générations», a affirmé Yoon.

Il a lancé des attaques contre l'administration Moon Jae-in pour appuyer sa candidature à la course présidentielle.

«Ce gouvernement non seulement privatise le pouvoir, mais essaie également d'étendre son règne pour piller la nation», a critiqué Yoon. «Je ne peux plus m'asseoir et regarder cela.»

Il a appelé le pays à se lever et à résister au règne de la force dirigeante «corrompue et incompétente», ajoutant être «prêt à tout sacrifier et à tout consacrer au peuple et à l'avenir de la nation.»

«Nous devons réussir à reprendre (la présidence) [...] et les personnes et les groupes politiques qui s'entendent là-dessus doivent unir leurs forces», a ajouté Yoon.

L'entrée de Yoon dans la course présidentielle avait été largement anticipée car il a pris la tête de divers sondages d'opinion sur les candidats potentiels à la présidence du pays depuis la fin de l'année dernière à la suite de sa querelle très médiatisée avec le ministère de la Justice au sujet de la réforme du Parquet.

Son ascension dans les enquêtes d'opinion a suscité l'intérêt du bloc d'opposition conservateur qui cherche à évincer du pouvoir l'administration progressiste de Moon et à récupérer la présidence lors de la prochaine élection.

Procureur de carrière, Yoon a été trié sur le volet par Moon afin de diriger le Parquet national en juillet 2019 dans le cadre de la tentative du président de déraciner la corruption et d'autres problèmes sociaux.

Cependant, le principal procureur s'est ensuite heurté aux ministres de la Justice de l'administration Moon et aux députés du Parti démocrate (PD) au pouvoir au sujet d'une série d'enquêtes de procureurs politiquement sensibles ciblant des personnalités clés du bloc au pouvoir, ainsi qu'une importante campagne de réforme du Parquet qui vise à affaiblir considérablement ses pouvoirs d'enquête.

Début mars de cette année, Yoon a démissionné de ses fonctions de procureur général, quatre mois avant la fin officielle de son mandat de deux ans. «Il est difficile de voir le bon sens et la justice s'effondrer», avait-il déploré lors de son discours d'adieu.

Ses conflits avec le gouvernement Moon l'ont conduit au sommet de la majorité des sondages d'opinion depuis la fin de l'année dernière dans un contexte de baisse de la cote d'approbation de Moon et du PD, attribuable principalement à leur incapacité à contenir les prix des logements, ainsi qu'à divers scandales impliquant des représentants du gouvernement et du parti au pouvoir.

Dans un récent sondage publié jeudi dernier par Realmeter, Yoon avait une large avance sur ses rivaux en vue de la présidentielle avec 32,3% de soutien, suivi du gouverneur de la province de Gyeonggi, Lee Jae-myung, avec 22,8%. Lee est affilié à la formation de Moon.

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