(FOCUS) Provocation nord-coréenne à 4 jours de l'élection présidentielle, pourquoi ?

Un missile guidé tactique sol-sol est tiré depuis un véhicule transporteur-érecteur-lanceur (TEL) le jeudi 27 janvier 2022, a rapporté le lendemain l'Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA). (Utilisation en Corée du Sud uniquement et redistribution interdite)

La Corée du Nord a annoncé avoir effectué le dimanche 30 janvier le tir d'essai d'un missile balistique à portée intermédiaire (IRBM) de type Hwasong-12, dans le but d'évaluer ses performances, en dévoilant les images du lancement, a rapporté l'Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA), le lundi 31 janvier 2022. (Utilisation en Corée du Sud uniquement et redistribution interdite)
SEOUL, 05 mars (Yonhap) -- La Corée du Nord a tiré un projectile non identifié ce samedi matin, à quatre jours de l'élection présidentielle en Corée du Sud, alors que ce 9e acte provocateur de Pyongyang depuis le début de cette année suscite des interrogations concernant ses intentions.
Par le passé, une provocation nord-coréenne à l'approche d'une élection présidentielle était considérée comme une tentative du Nord d'interférer dans la politique au Sud.
▲«Vent du Nord», une interférence nord-coréenne pas toujours évidente
La Corée du Nord a tiré un nouveau missile balistique lors de l'élection présidentielle de 2017, lorsque l'actuel président Moon Jae-in a été élu. En 2012, lors de l'élection de l'ex-présidente déchue Park Geun-hye, Pyongyang a annoncé avoir lancé, une fusée appelée Unha-3 transportant le satellite Kwangmyongsong-3, une semaine avant l'élection.
Les bravades nord-coréennes à proximité des élections à l'échelle nationale au Sud ne s'arrêtent pas aux deux cas cités. Le torpillage de la corvette Cheonan de la marine sud-coréenne a eu lieu trois mois avant l'élection régionale tenue en juin 2010.
Le soi-disant «vent du Nord» désignant l'interférence politique nord-coréenne exercée en amont de grands évènements politiques au Sud afin d'exacerber les sentiments d'insécurité auprès des électeurs et à faire voter massivement en faveur du candidat conservateur.
Cette interférence du Nord viserait à faire monter les tensions intercoréennes pour que le pouvoir nord-coréen profite de la situation afin de consolider sa gouvernance en appelant à l'union interne du peuple. Malgré cette hypothèse, les résultats des élections en 2017 (présidentielle) et en 2010 (régionales) au Sud n'étaient pas en faveur du camp conservateur.
En 2012 lors de la présidentielle, la candidate Park Geun-hye, du parti conservateur, a gagné l'élection mais la provocation nord-coréenne à l'époque n'a pas eu tellement d'influence puisque la popularité de Park à l'époque, était bien supérieure à celle du candidat de l'opposition, Moon Jae-in, l'actuel président.
De plus, il est difficile de supposer pour cette élection présidentielle que la Corée du Nord soutiendrait l'élection du candidat conservateur, Yoon Suk-yeol, du Parti du pouvoir du peuple (PPP), qui affiche une ligne plus dure face au Nord même si Pyongyang a exprimé son mécontent vis-à-vis de l'administration Moon Jae-in.
▲ Sophistication des compétences de défense en vue des prochaines négociations
La Corée du Nord a suspendu temporairement ses tirs de missiles durant la période des Jeux olympiques d'hiver de Pékin du 4 au 20 février dernier mais a repris ses tests balistiques le 27 février et aujourd'hui, juste après les ouvertures des Jeux paralympiques et de l'Assemblée nationale populaire en Chine.
Etant donné les relations entre la Corée du Nord et la Chine, ces nouvelles provocations du régime nord-coréen démontrent l'impatience de Pyongyang à finaliser le développement d'un arsenal sophistiqué de missiles balistiques à savoir que tous les regards s'orientent vers l'Ukraine qui fait face à une guerre d'invasion russe.
L'inertie des Nations unies face à cette violation nord-coréenne des résolutions de l'ONU alimenterait l'accélération de son développement d'armes de destruction massive. Lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies tenue 28 février dernier, au lendemain du tir d'un missile balistique de moyenne portée (MRBM) présumé par le Nord, les 11 pays ont publié une déclaration commune sans sanctions additionnelles.
De plus, l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a fait surgir une nouvelle guerre froide, aurait encouragé le régime nord-coréen à renforcer sa compétence d'autodéfense avec des ADM.
Sur ce point précis, la Corée du Nord a établi un plan de développement de son industrie de la défense, notamment la miniaturisation des têtes nucléaires, le développement d'une tête d'engin volant à une vitesse hypersonique et de satellites militaires de patrouille ou autres, lors du 8e Congrès du Parti du travail tenu en janvier 2021.
Dans le cadre de ce congrès tenu le 12 janvier 2021, le leader nord-coréen Kim Jong-un a noté qu'«en renforçant notre dissuasion nucléaire, nous devons tout faire pour bâtir des capacités militaires plus fortes». Le 8e Congrès du Parti du travail s'est ouvert le 5 janvier 2021.
«Il est peu probable que la Corée du Nord souhaite attirer l'attention des Etats-Unis à court terme avec cette série des tirs de missile. Il me semble que le Nord compte plutôt hisser sa capacité de défense au plus haut niveau dans le but d'avoir plus d'atouts lors de négociations avec les Etats-Unis, s'il y en aura», a analysé Lim Eul-chul, professeur à l'Institut pour les études de l'Extrême-Orient de l'université de Kyungnam.
jhoh@yna.co.kr
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