(FOCUS) Yoon prône une croissance économique menée par le secteur privé
SEOUL, 10 mars (Yonhap) -- Le président élu Yoon Suk-yeol devrait accorder la priorité absolue à la création d'emplois et à l'assouplissement des réglementations en réduisant la participation de l'Etat dans le but de soutenir la reprise économique minée par la pandémie de Covid-19 dans un contexte d'incertitudes économiques accrues.
Au cours de sa campagne, Yoon, 61 ans, a critiqué le président progressiste Moon Jae-in pour avoir poursuivi une croissance économique dirigée par l'Etat, affirmant que le secteur privé devra être le moteur d'une économie «équitable et innovante».
«Le paradigme économique devra être complètement changé, dirigé par le secteur privé et l'innovation, et non par le gouvernement et ses dépenses encourues par la dette», a mis en avant Yoon.
Mais Yoon héritera d'une économie du pays qui a besoin de mesures politiques calibrées, car l'invasion de l'Ukraine par la Russie fait craindre une stagflation, la conjugaison de prix élevés et de croissance en baisse, au milieu de la hausse des coûts de l'énergie.

Yoon Suk-yeol, le candidat à la présidentielle de la principale formation d'opposition, le Parti du pouvoir du peuple (PPP), lance un appel au soutien des électeurs lors de sa campagne dans la ville portuaire de Busan, dans le sud du pays, le 8 mars 2022. (Pool photo)
La quatrième économie d'Asie est sur la voie de la reprise grâce à des exportations robustes. Mais la Corée du Sud est confrontée à des risques de baisse économique accrus dans le pays et à l'étranger au milieu de la recrudescence des cas de Covid-19, des perturbations de l'approvisionnement mondial et de la crise ukrainienne.
Citant des exportations dynamiques et une amélioration des dépenses privées, la Banque de Corée (BOK) prévoit une croissance de 3% de l'économie cette année après une expansion de 4% l'année dernière. La BOK s'attend à ce que les prix à la consommation progressent de 3,1% cette année, bien au-dessus de son objectif d'inflation de 2%.
Les inquiétudes grandissent quant au fait que la croissance économique risque de s'essouffler en chutant en dessous de 3%, car les sanctions internationales contre la Russie pourraient saper la demande mondiale, ce qui pourrait nuire aux exportations.
L'inflation pourrait atteindre 4% en mars, le conflit en Ukraine ayant fait grimper les coûts de l'énergie. La faiblesse de la devise coréenne par rapport au dollar américain a fait grimper la facture des importations, exerçant une pression à la hausse sur l'inflation.
Les prix à la consommation du pays ont augmenté de 3,6% en glissement annuel en février, marquant le cinquième mois consécutif où l'inflation a augmenté de plus de 3%.
L'embargo américain sur les importations de pétrole et de produits énergétiques russes devrait tirer à la hausse les prix déjà élevés du pétrole. La Corée du Sud dépend principalement des importations pour ses besoins énergétiques.
Une inflation élevée réduit le revenu réel des personnes et nuit à leurs moyens de subsistance, sapant les dépenses privées et la croissance économique.
«Les prix du pétrole et des principales matières premières ont bondi en raison des inquiétudes concernant les perturbations de l'approvisionnement, ce qui pourrait exercer une pression baissière sur l'économie», a déclaré l'Institut coréen du développement (KDI).
Yoon devrait mettre en œuvre des dépenses budgétaires expansionnistes afin de soutenir les entreprises durement touchées par la pandémie et soutenir la reprise économique.
Il a déjà promis de dépenser environ 50.000 milliards de wons (40,6 milliards de dollars) pour indemniser les petits commerçants des pertes causées par les restrictions antivirus.
Depuis 2020, le gouvernement Moon a élaboré sept séries de budgets supplémentaires totalisant quelque 134.000 milliards de wons pour faire face aux retombées de la pandémie de Covid-19.
Le nouveau gouvernement est également susceptible de créer un autre budget supplémentaire pour financer le programme d'aide de Yoon.
L'ancien procureur général a déclaré qu'il réduirait les dépenses inutiles et utiliserait les recettes fiscales pour financer son plan de dépenses. Mais étant donné le montant élevé du soutien, il serait inévitable que le nouveau gouvernement recoure à la vente de dettes.
Yoon devrait également mettre l'accent sur la création d'environnements favorables aux entreprises et offrir un soutien aux sociétés dans le but de les encourager à créer des emplois de qualité.
Le président Moon a accordé la priorité absolue à la création d'emplois, promettant de créer 810.000 nouveaux postes dans le secteur public au cours de son mandat de cinq ans. Le gouvernement a augmenté les emplois à court terme liés à l'Etat.
«Pouvons-nous créer des emplois avec des impôts ? La création d'emplois est possible lorsque les entreprises investissent», a soutenu Yoon lors d'un événement de campagne dimanche.
Yoon compte également doubler le taux de croissance potentiel du pays à 4% par rapport aux 2% actuels et à construire un système de protection sociale durable avec une forte croissance économique.

De nombreux magasins ont fermé leurs portes dans le quartier commerçant de Myeongdong à Séoul pendant la pandémie de Covid-19, le 26 février 2022.
En ce qui concerne le marché du logement, il devrait réformer le régime fiscal relatif à la propriété immobilière. En outre, il s'est engagé à fournir 2,5 millions de nouveaux logements pendant son mandat et à assouplir les règles de reconstruction et de réaménagement.
Yoon n'a mentionné aucun plan d'augmentation des impôts, alors que la mise en œuvre de ses promesses électorales nécessiterait des milliards de wons. Il a précisé qu'il soutiendrait «avec prudence» l'introduction de taxes sur le carbone, mais les détails ne sont pas connus.
Concernant les finances de l'Etat, Yoon a promis d'introduire une nouvelle règle budgétaire dans l'année suivant sa prise de fonction le 10 mai.
En 2020, le ministère des Finances a proposé une règle budgétaire qui limiterait la dette du pays à 60% de son PIB ou son déficit budgétaire à 3% à partir de 2025. La nouvelle règle doit être approuvée par le Parlement. Yoon a qualifié la mesure proposée par le gouvernement d'«irréaliste», étant donné que la dette nationale a augmenté à un rythme alarmant.
La dette nationale devrait atteindre 1.075.700 milliards de wons cette année et le ratio dette/PIB devrait afficher un niveau record de 50,1%, selon l'estimation du gouvernement. Le déficit budgétaire devrait atteindre 70 800 milliards de wons cette année, soit 3,3% du PIB.
La Corée du Sud est confrontée à une pression croissante sur les finances publiques, car son taux de natalité chroniquement bas et le vieillissement rapide de sa population augmenteront considérablement les coûts de la protection sociale à long terme.
as26@yna.co.kr
(FIN)
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