(FOCUS) Pyongyang mise sur l'ICBM pour obtenir un assouplissement des sanctions américaines
SEOUL, 11 mars (Yonhap) -- Les récents tests de développement de «satellites de reconnaissance» de la Corée du Nord et les visites ultérieures du leader Kim Jong-un dans son agence spatiale et sur le site d'essai de fusées à longue portée pourraient être des événements soigneusement calibrés pour faire pression sur les Etats-Unis, ont déclaré ce vendredi des analystes.
La chaîne d'événements montre que Pyongyang s'est rapproché de sa menace voilée de janvier de suspendre un moratoire auto-imposé sur les essais nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), ont-ils estimé.
Plus tôt dans la journée, Séoul et Washington ont annoncé leur évaluation selon laquelle les prétendus tests de satellites de Pyongyang le 27 février et samedi faisaient partie des efforts visant à développer un nouveau système ICBM avant un éventuel lancement de fusée à pleine portée.
«Le Nord semble augmenter la pression sur les Etats-Unis pour qu'ils accordent un allégement des sanctions en échange d'une prolongation du moratoire», a observé Park Won-gon, professeur d'études nord-coréennes à l'université féminine Ewha.
«La menace de mettre fin au moratoire est quelque chose qui peut aider à attirer l'attention de l'Amérique, et donc le Nord semble laisser entendre qu'il peut répondre à cette menace si ses demandes ne sont pas satisfaites», a-t-il ajouté.
Le professeur prévoit toutefois que le royaume ermite devrait se montrer «prudent» quant à la levée du moratoire, déclaré en avril 2018, car il pourrait s'agir de l'une des rares monnaies d'échange puissantes dont dispose Pyongyang pour obtenir des concessions de Washington.
L'Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA) a rapporté ce vendredi que le leader Kim Jong-un avait récemment visité la base de lancement de satellites de Sohae, sur la côte ouest, capable de tirer des ICBM. Là, il a appelé à l'agrandissement et à la modernisation du site.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un inspecte la base de lancement de satellites de Sohae à Cholsan, dans la province du Pyongan du Nord, a rapporté le vendredi 11 mars 2022 l'Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA). (Utilisation en Corée du Sud uniquement et redistribution interdite)
Un jour plus tôt, la KCNA a indiqué que Kim s'était rendu à l'Administration nationale du développement aérospatial (NADA) et avait souligné la politique de défense «stratégique et tactique importante» contre les «troupes d'agression de l'impérialisme américain et ses forces vassales dans et autour de la péninsule coréenne».
Les rapports des médias d'Etat qui ont suivi les deux tests du Nord ont mentionné le développement d'un «satellite de reconnaissance», ce qui a donné lieu à des spéculations sur le fait que Pyongyang pourrait élaborer un ICBM sous le déguisement d'un projet de développement spatial «pacifique».
Séoul et Washington supposent que dans les deux tests, Pyongyang a testé un composant de l'ICBM Hwasong-17 dévoilé lors d'un défilé militaire en octobre 2020. Certains observateurs extérieurs l'ont décrit comme un «ICBM monstre» pour sa taille.
Les deux tests sont intervenus alors que l'on craignait de plus en plus que le régime récalcitrant n'organise une autre grande démonstration de force à temps pour le 110e anniversaire du défunt grand-père du dirigeant Kim, Kim Il-sung, le 15 avril.
«Notre évaluation est que le Nord a effectué les tests en utilisant le fuselage d'un nouvel ICBM, mais le Nord semble avoir réalisé quelques ajustements qui l'ont fait apparaître comme un missile balistique à moyenne portée», a indiqué un responsable militaire sud-coréen à la presse sous condition d'anonymat.
Mais les responsables sud-coréens restent prudents quant à savoir si le Nord a enfreint le moratoire avec les tests ce mois-ci et le mois dernier.
«Ils se sont rapprochés de sa suspension, mais ce n'est pas encore une suspension du moratoire», a précisé un autre officiel sous couvert d'anonymat.
L'ICBM Hwasong-17 est connu pour être plus grand que l'ICBM Hwasong-15 du Nord qui a été tiré en 2017, une raison pour laquelle il a gagné le surnom de «monstre». Il transporterait plusieurs ogives, y compris éventuellement des leurres.
Lorsqu'il est apparu pour la première fois lors du défilé, le plus récent ICBM était monté sur un transporteur-érecteur-lanceur (TEL) à 22 roues, par rapport à un TEL à 18 roues utilisé pour transporter l'ICBM Hwasong-15 ayant une portée d'environ 13.000 km.
La détermination du Nord à affiner les capacités ICBM a été une source majeure de préoccupation, en particulier pour l'administration Biden.
Les analystes estiment que le Nord pourrait utiliser ses ICBM pour menacer de frapper des villes américaines dans le cadre d'un plan plus large visant à empêcher les forces américaines de venir en aide au Sud en cas d'urgence, un scénario qui pourrait conduire à un découplage de l'alliance.
Parallèlement aux ICBM, le Nord s'est efforcé de développer d'autres véhicules de livraison à capacité nucléaire, comme un missile mer-sol balistique stratégique (MSBS).
Dans le but de contrer les menaces de missiles nord-coréens, le Commandement pour l'Indo-Pacifique des Etats-Unis a récemment ordonné une intensification des activités de collecte de renseignements, de surveillance et de reconnaissance (ISR) dans la mer Jaune, ainsi qu'une préparation accrue des forces de défense antimissile balistique dans la région.
as26@yna.co.kr
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