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(FOCUS) Yoon confronté aux menaces croissantes du Nord et à d'autres risques géopolitiques

Actualités 10.05.2022 à 10h11

SEOUL, 10 mai (Yonhap) -- En tant que nouveau président de la Corée du Sud, Yoon Suk-yeol doit faire face à de nombreux défis en matière de sécurité et de politique étrangère, dont la menace nucléaire nord-coréenne, la rivalité sino-américaine qui s'intensifie et des querelles historiques avec le Japon.

L'investiture de Yoon ce mardi intervient après que le Nord est passé à la vitesse supérieure avec ses essais de missiles depuis le sol et la mer au milieu de signes apparents de préparatifs pour un nouvel essai nucléaire, un rappel brutal de l'environnement de sécurité difficile sur la péninsule coréenne.

Au-delà des côtes, les risques géopolitiques de la rivalité sino-américaine guettent l'administration Yoon, tandis que les tensions de longue date résultant de la colonisation japonaise de la péninsule (1910-1945) restent inchangées.

«Yoon est maintenant sur le point de commencer avec un "déficit de sécurité" après peu ou pas de progrès dans l'initiative de l'administration précédente de Moon Jae-in pour la réconciliation intercoréenne», a noté Nam Chang-hee, professeur de politique internationale à l'université Inha.

«Son investiture intervient dans le contexte d'un environnement difficile marqué par la poursuite des tests de missiles du Nord, l'invasion de l'Ukraine par la Russie et la décision de la Chine d'augmenter la pression sur Taïwan par ses entrées dans la zone d'identification de défense aérienne de Taïwan», a-t-il ajouté.

Le président élu Yoon Suk-yeol prend la parole lors de la cérémonie de dissolution de son équipe de transition du pouvoir, à Séoul, le 6 mai 2022.

Le président élu Yoon Suk-yeol prend la parole lors de la cérémonie de dissolution de son équipe de transition du pouvoir, à Séoul, le 6 mai 2022.

La principale tâche politique de Yoon est de faire face aux menaces militaires croissantes du Nord.

Avant l'investiture de Yoon, le Nord a tiré mercredi ce que l'on pense être un missile balistique intercontinental (ICBM) et un missile mer-sol balistique stratégique (MSBS) trois jours plus tard.

Les spéculations prennent de l'ampleur sur le fait que le Nord pourrait effectuer ce qui serait son septième essai nucléaire entre la prestation de serment de Yoon et la visite prévue du président américain Joe Biden à Séoul pour le sommet des deux dirigeants prévu le 21 mai.

Pour faire face aux menaces croissantes du Nord, Yoon s'est engagé à renforcer la crédibilité de la dissuasion étendue de l'Amérique, c'est-à-dire son engagement déclaré à utiliser une gamme complète de ses capacités militaires, à la fois nucléaires et conventionnelles, pour défendre son alliée, la Corée du Sud.

Garantir le caractère exécutoire de cette dissuasion a été un problème majeur au milieu des inquiétudes que l'ICBM du Nord, s'il était pleinement opérationnel, pourrait tenir les forces américaines à distance, saper le parapluie nucléaire américain et éventuellement «découpler» l'alliance Séoul-Washington.

Outre la dissuasion, Yoon envisage également un dégel intercoréen dans le cadre d'une feuille de route pour la coopération transfrontalière, qui implique des incitations au développement économique accordées au Nord parallèlement aux progrès des efforts de dénucléarisation.

Cette feuille de route a suscité à la fois des espoirs et du scepticisme. Les détracteurs ont estimé que cela s'apparentait à l'initiative infructueuse de l'ancien président Lee Myung-bak appelée «Vision 3000 : dénucléarisation et ouverture», en vertu de laquelle le Sud s'est engagé à aider le Nord à atteindre un produit intérieur brut (PIB) par habitant de 3.000 dollars, parallèlement à des progrès de dénucléarisation.

Une des tâches diplomatiques majeures à accomplir pour Yoon est d'établir des relations avec Biden lors de leur prochain sommet où la dissuasion contre le Nord devrait figurer en bonne place à l'ordre du jour.

Outre le casse-tête nord-coréen, Yoon et Biden devraient discuter d'une autre question clé. Comment renforcer leur partenariat centré sur la sécurité dans ce que Yoon a préconisé pendant sa campagne électorale : une alliance stratégique «globale».

L'alliance élargie envisagée devrait englober de nombreux domaines de coopération bilatérale, notamment les chaînes d'approvisionnement, les technologies et la promotion de leurs valeurs communes, comme les droits humains, ont déclaré des observateurs.

Mais la discussion sur l'élargissement de l'alliance peut venir avec le calcul stratégique de l'administration Yoon sur ses relations avec la Chine, partenaire clé de la Corée du Sud pour le commerce, le tourisme et la promotion de la paix avec la Corée du Nord.

«Une rivalité croissante à somme nulle entre les Etats-Unis et la Chine appelle de plus en plus la Corée du Sud à faire un choix, les grandes puissances étant l'axe de la sécurité et de l'économie (de la Corée du Sud)», a expliqué Park Won-gon, professeur d'études nord-coréennes à l'université féminine Ewha.

«Bien que Yoon ait fait allusion à l'accent mis sur la consolidation de l'alliance avec les Etats-Unis, une question clé est de savoir comment trouver le bon équilibre entre les deux grandes puissances», a-t-il ajouté.

L'engagement de campagne de Yoon pour le déploiement d'unités antimissiles THAAD supplémentaires de fabrication américaine, qui, selon la Chine, porterait atteinte à ses intérêts en matière de sécurité, pourrait constituer un problème susceptible de provoquer des frictions avec Pékin.

Les assistants de Yoon, comme son candidat au poste de ministre des Affaires étrangères Park Jin, ont récemment fait preuve d'une attitude prudente sur la question du THAAD. Une décision qui, selon les analystes, reflète leur prise de conscience de l'écart entre gouverner et faire campagne.

Yoon est également confronté à la tâche ardue de réparer les liens avec le Japon, alors que les relations Séoul-Tokyo étaient tendues, notamment sous l'administration progressiste de Moon Jae-in.

Au cours des cinq dernières années, Séoul et Tokyo ont été mêlées à de longues disputes sur l'esclavage sexuel et le travail forcé en temps de guerre au Japon.

Ces problèmes sont restés non résolus car Tokyo affirme qu'il s'agissait de problèmes déjà traités dans le cadre d'accords bilatéraux passés, malgré les appels des victimes à son expiation sincère et à une indemnisation légale suffisante pour les méfaits commis.

Afin d'entretenir un climat d'optimisme prudent, Yoon a toutefois souligné son désir de développer une relation «orientée vers l'avenir» avec le Japon et de maintenir l'esprit de la déclaration de 1998 entre le président sud-coréen Kim Dae-jung et le Premier ministre japonais Keizo Obuchi.

La déclaration a ouvert la voie à une coopération plus étroite entre les deux pays à l'époque, alors qu'Obuchi exprimait de «vifs remords» et s'excusait pour «les grands dégâts et la douleur» que le Japon avait infligés aux Coréens pendant sa domination coloniale.

as26@yna.co.kr

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