L'OCDE abaisse les perspectives de croissance de la Corée du Sud pour 2022 à 2,7%

SEOUL, 08 juin (Yonhap) -- L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a abaissé ce mercredi ses perspectives de croissance pour l'économie sud-coréenne en 2022 à 2,7%, craignant que l'économie mondiale soit confrontée à un plus grand risque de stagflation en raison de la guerre prolongée entre la Russie et l'Ukraine.

Les dernières prévisions de croissance de l'OCDE concernant la quatrième économie d'Asie ont marqué une baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport à son estimation de décembre de 3%.

La révision à la baisse est en phase avec l'estimation de 2,7% de la Banque de Corée (BOK). Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance de 2,5% de l'économie sud-coréenne cette année.

L'OCDE a également relevé ses perspectives d'inflation pour la Corée du Sud en 2022 à 4,8%, contre 2,1% précédemment. Les perspectives d'inflation de l'organisation basée à Paris pour 2022 sont supérieures à l'estimation de 4,5% de la BOK et à la projection de 4% du FMI.

Malgré sa révision à la baisse des perspectives de croissance, l'OCDE a déclaré que les dépenses privées en Corée du Sud se redresseraient probablement grâce à la levée des restrictions liées au nouveau coronavirus et au dernier budget supplémentaire, et que les investissements devraient assurer une croissance «solide».

«La reprise de la consommation devrait néanmoins être progressive, car les pressions inflationnistes des prix des matières premières et les perturbations des chaînes d'approvisionnement se répercutent sur les consommateurs», a déclaré l'organisation dans un communiqué.

L'économie sud-coréenne est sur la voie de la reprise grâce à des exportations robustes et à l'amélioration des dépenses privées. Mais on craint que l'incertitude économique accrue et l'inflation ne sapent la croissance économique.

Le produit intérieur brut (PIB) du pays a augmenté à un rythme plus lent que prévu au premier trimestre, les investissements et les dépenses ayant diminué. Le PIB a augmenté de 0,6% en glissement trimestriel au cours de la période janvier-mars, un ralentissement par rapport à 1,3% enregistré au quatrième trimestre de l'année dernière.

Les dépenses privées se sont contractées de 0,5% au trimestre dernier par rapport à trois mois plus tôt, après avoir augmenté de 1,5% au quatrième trimestre.

La Corée du Sud est confrontée à des pressions inflationnistes croissantes, les prix du carburant et des denrées alimentaires ayant grimpé en flèche en raison de la crise ukrainienne et des perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales. L'inflation tirée par la demande a également augmenté en raison de la reprise économique.

Les prix à la consommation du pays ont augmenté au rythme le plus rapide en près de 14 ans en mai. Les prix à la consommation ont bondi de 5,4% en glissement annuel le mois dernier, après une hausse de 4,8% en avril.

«L'inflation devrait rester élevée, supposant que l'embargo sur le pétrole russe fera grimper les prix mondiaux du pétrole en 2023», a déclaré l'OCDE.

L'OCDE a abaissé ses prévisions de croissance de l'économie sud-coréenne pour 2023 à 2,5% contre 2,7%. Il a relevé les perspectives d'inflation du pays à 3,8% pour 2023, au lieu de 1,5%.

L'organisation a recommandé à la BOK de continuer à relever le taux directeur.

La BOK a relevé le mois dernier le taux d'intérêt directeur d'un quart de point de pourcentage à 1,75%, la cinquième hausse de taux depuis août de l'année dernière, pour contenir l'inflation et réduire l'endettement des ménages. On s'attend généralement à ce que la banque centrale augmente encore les coûts d'emprunt dans les mois à venir.

L'OCDE a également recommandé au gouvernement sud-coréen de fournir un soutien ciblé aux personnes vulnérables avec des dépenses budgétaires, une mesure qui aidera à «contenir l'inflation et les faiblesses structurelles».

Par ailleurs, l'OCDE a abaissé les prévisions de croissance de cette année pour l'économie mondiale à 3% par rapport à son estimation précédente de 4,5%, évoquant les retombées de la crise ukrainienne et les confinements liés au Covid-19 en Chine.

eloise@yna.co.kr

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