Le gouvernement réajuste ses perspectives 2022 sur l'inflation, de 2,2% à 4,7%

Actualités 16.06.2022 à 14h15

SEOUL, 16 juin (Yonhap) -- Le gouvernement a réajusté ses perspectives sur les prix à la consommation en les rehaussant de 2,2% à 4,7% et a abaissé sa prévision de croissance économique de 3,1% à 2,6%, a-t-il été indiqué lors d'une conférence de presse donnée ce jeudi après-midi pour annoncer les grandes lignes de la politique économique de l'administration Yoon Suk-yeol.

Dans un contexte de hausse des prix des matières premières à l'échelle mondiale et de difficultés d'approvisionnement, le gouvernement a prévu que le taux d'inflation de cette année atteindrait 4,7%, un chiffre plus élevé de 2,5 points de pourcentage par rapport à la prévision donnée en décembre dernier (2,2%). Il s'agit d'une prévision de plus de 4%, la première depuis 11 ans.

Le gouvernement a détaillé que «l'augmentation des prix des matières premières sur le marché mondial et de la demande est également forte», ajoutant que «l'embargo imposé par l'Union européenne contre le pétrole brut russe, les mesures restrictives sur les exportations appliquées par certaines puissances mondiales pourraient être un facteur important pour une poursuite de l'augmentation des prix des matières premières.»

Le mois dernier, les prix à la consommation ont affiché une hausse annuelle de 5,4%, marquant le plus haut niveau depuis 13 ans et 9 mois. Cette tendance haussière est due à l'augmentation subite des prix des produits pétroliers et céréaliers suite à l'invasion russe en Ukraine. Le gouvernement a estimé que le prix du brut de Dubaï augmenterait de 77 dollars par baril à 104 dollars. De plus, l'accélération de la consommation après l'assouplissement des mesures restrictives liées à la prévention du nouveau coronavirus (Covid-19) exerce également une pression à la hausse sur les prix.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a réajusté aussi ses perspectives concernant l'inflation en Corée du Sud, de 2,1% à 4,8%, et les principales institutions financières ont également revu leur prévision à la hausse, notamment le Fonds monétaire international (FMI) de 3,1% à 4,0%.

Quant aux perspectives de croissance économique, le gouvernement a réajusté sa prévision de croissance du PIB de 3,1% à 2,6% en l'abaissant de 0,5 point de pourcentage et en estimant que les exportations subiront un recul causé par la récession économique mondiale et les investissements se rétréciront. Le taux d'augmentation des exportations de cette année a été estimé à 11,0%, mais ce chiffre est bien inférieur à celui de l'année 2021 (25,7%). Cela dit, la tendance haussière sera maintenue par la demande accrue des produits des TIC mais la flèche ascendante sera réajustée par le ralentissement de l'économie mondiale.

Malgré les perspectives en baisse, la consommation des ménages verra une augmentation d'environ 3,7% cette année, qui tractera aussi la croissance du pays puisque la stabilité des emplois et des conditions toujours favorables permettront de maintenir les revenus et la reprise des voyages à l'étranger qui pourraient être des facteurs positifs pour la croissance économique malgré des éléments de pression comme l'inflation et la hausse du taux d'intérêt directeur qui affaiblissent le pouvoir d'achat des consommateurs.

La balance commerciale du pays affichera un excédent de 45 milliards de dollars selon l'estimation d'aujourd'hui du gouvernement, ce qui est une baisse significative par rapport à l'année dernière (88,3 milliards de dollars). Il existe un effet de la croissance des importations qui affectera la balance des produits industriels dont le solde positif sera en baisse par rapport à l'année dernière (76,2 milliards de dollars) pour un excédent de 44,5 milliards de dollars. Concernant les emplois, le gouvernement prévoit une augmentation de 600.000 postes cette année.