(2e LD) Le PPP suspend l'adhésion de son chef sur fond de scandale de corruption sexuelle
SEOUL, 08 juil. (Yonhap) -- Le Parti du pouvoir du peuple (PPP) au pouvoir a suspendu ce vendredi l'adhésion de son dirigeant Lee Jun-seok pour des allégations de corruption sexuelle et de dissimulation, une décision qui devrait le démettre de ses fonctions de président de la formation, jeter le parti dans la confusion et renforcer la lutte de pouvoir intra-parti.
Le comité d'éthique du PPP a rendu son verdict après une réunion de près de huit heures sur des allégations selon lesquelles Lee aurait reçu des services sexuels payés par un homme d'affaires recherchant son influence en 2013 et aurait tenté de dissimuler les actes répréhensibles plus tôt cette année après la révélation des allégations.
Lee, qui plaide son innocence, a déclaré qu'il ne démissionnerait pas de son poste de président du parti et qu'il prendrait toutes les mesures possibles pour annuler la décision du comité d'éthique, notamment en demandant une injonction au tribunal et un réexamen.
«Je n'ai aucune intention de le faire», a affirmé Lee à la radio KBS lorsqu'on lui a demandé s'il démissionnerait.
Dans un premier temps, Lee a fait savoir qu'il invoquerait son pouvoir de suspendre la décision du comité d'éthique.
Mais le chef du groupe à l'Assemblée nationale, Kweon Seong-dong, a rejeté l'interprétation de Lee des règlements du parti, affirmant que la décision du comité d'éthique avait immédiatement pris effet et que, par conséquent, l'adhésion de Lee avait déjà été suspendue.
Cette décision représente la plus grande crise à ce jour pour Lee, qui a accédé de manière sensationnelle à la présidence du PPP l'année dernière dans l'espoir que le jeune politicien formé à l'université Harvard ressusciterait le parti conservateur alors moribond. Il a été la première personne dans la trentaine à prendre la tête d'une grande formation politique en Corée du Sud.
Sous Lee, le PPP a remporté l'élection présidentielle de mars et les élections locales à l'échelle nationale de juin.
Depuis qu'il a pris ses fonctions de patron, cependant, Lee a constamment été en désaccord avec des membres clés du parti considérés comme proches du président Yoon Suk-yeol, qui ont été collectivement surnommés «Yoonhaekgwan», une abréviation désignant «les principaux associés de Yoon Suk-yeol».
Lee a affirmé que la réunion du comité d'éthique était une machination politique conçue par Yoonhaekgwan.
«Pourquoi n'ai-je pas reçu de félicitations et de traitement approprié de la part de qui que ce soit, même après avoir remporté l'élection présidentielle du 9 mars ?», a déploré Lee jeudi soir devant des journalistes avant sa participation à la réunion du comité, fondant presque en larmes.
Alors qu'une suspension de l'adhésion à un parti est le deuxième niveau d'action le plus bas dans le système disciplinaire à quatre niveaux du PPP, la décision devrait porter un coup dur non seulement à Lee mais aussi au parti au pouvoir qui a remporté l'élection présidentielle à l'issue d'une compétition extrêmement serrée.
Le président Yoon Suk-yeol a exprimé ses regrets, affirmant trouver cette affaire regrettable en tant que membre du PPP.
«Comme je l'ai toujours dit, je ne pense pas qu'il soit approprié pour le président de commenter les affaires du parti. […] J'ai hâte que les membres de notre formation se réunissent pour surmonter rapidement la situation difficile», a déclaré Yoon aux journalistes quelques heures après l'annonce de la décision.
Le chef du PPP au Parlement a présenté ses excuses au peuple pour la tourmente.
«C'est très malheureux pour le parti», a souligné Kweon lors d'un rassemblement de la formation. «Le parti fait face à une grave crise quatre mois seulement après la victoire à l'élection présidentielle et un mois après avoir remporté les élections locales. Il est du devoir de ses membres, dont moi-même, de surmonter la confusion et de panser les blessures.»

Le président du parti au pouvoir du peuple (PPP), Lee Jun-seok, semble au bord des larmes avant d'assister à la réunion du comité d'éthique du PPP qui s'est tenue le 7 juillet 2022, suite aux allégations selon lesquelles Lee a reçu des pots-de-vin sexuels en 2013 et a dissimulé l'affaire. (Pool photo)
En vertu de la charte du parti, Lee peut déposer un recours contre la décision du comité d'éthique dans les 10 jours. Mais il y a des opinions répandues selon lesquelles même s'il le fait, il est peu probable que le panel revienne sur sa décision.
En l'absence de Lee, Kweon endossera le rôle de président par intérim. Le PPP pourrait également chercher à organiser une convention nationale pour élire un nouveau chef ou former un «comité de direction d'urgence» collectif.
Le scandale a constamment poursuivi Lee depuis que Hover Lab, une chaîne YouTube d'extrême droite, a soulevé pour la première fois les allégations de corruption sexuelle en décembre. La chaîne a fait état de nouvelles allégations plusieurs mois plus tard selon lesquelles Lee aurait envoyé un assistant à la personne l'accusant de corruption sexuelle pour obtenir une déclaration niant les allégations en échange d'une promesse d'investissement de 700 millions de wons (538.710 dollars).
Le comité d'éthique a suspendu l'adhésion de Kim au parti pour les deux prochaines années.
Il a expliqué que sa décision de suspendre l'adhésion de Lee venait du fait qu'il avait porté atteinte à la réputation du parti, ajoutant que les soupçons selon lesquels il recevait des services sexuels n'avaient pas été pris en compte.
La décision du comité devrait remodeler la structure du pouvoir de la formation à un moment où Lee est impliqué dans une lutte de pouvoir pour la direction du parti avec une faction pro-Yoon de députés du PPP.
Même si Lee accepte la décision et quitte temporairement le parti, cela pourrait déclencher une nouvelle série de luttes de pouvoir entre les ténors de la formation qui cherchent à décrocher sa direction.
Outre le processus disciplinaire interne du PPP, la police enquête séparément sur les allégations.

Le président du Parti du pouvoir du peuple (PPP), Lee Jun-seok (à dr.), prend la parole lors de la première réunion des hauts responsables de la formation au pouvoir et du gouvernement depuis l'investiture de l'administration Yoon Suk-yeol, qui s'est tenue à la résidence officielle du Premier ministre à Séoul, le 6 juillet 2022.
as26@yna.co.kr
(FIN)
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