(FOCUS) Pêcheurs nord-coréens rapatriés : affrontement entre l'ancien et l'actuel gouvernements
SEOUL, 18 juil. (Yonhap) -- Le gouvernement du président actuel Yoon Suk-yeol s'oppose à l'administration précédente de Moon Jae-in à propos du rapatriement contre leur gré en 2019 de deux pêcheurs nord-coréens, annonçant ce qui pourrait marquer le début d'une enquête plus large sur les irrégularités présumées commises par Moon et son gouvernement.
Les pêcheurs nord-coréens ont été capturés et rapatriés par l'administration Moon en novembre 2019 après avoir avoué avoir tué 16 autres membres d'équipage à bord de leur navire alors qu'ils se trouvaient du côté nord de la frontière maritime intercoréenne.
Le gouvernement de l'époque a déclaré qu'il avait déterminé que les hommes constituaient une menace pour la sécurité des Sud-Coréens et que leur désir exprimé de faire défection n'était pas sincère. Mais la conclusion a été contestée par certains politiques et militants civiques qui ont accusé l'administration Moon d'avoir ignoré la procédure régulière et les lois pour rapatrier les pêcheurs dans l'espoir de s'attirer les faveurs de Pyongyang.

Choi Young-bum, conseiller à la communication de la présidence, s'adresse aux journalistes au bureau présidentiel à Séoul, le 17 juillet 2022.
Dimanche, les tensions entre l'ancienne administration et l'actuel gouvernement ont semblé atteindre leur paroxysme lorsque l'ex-conseiller à la sécurité nationale Chung Eui-yong a publié une déclaration niant tout acte répréhensible dans la gestion du rapatriement, et Choi Young-bum, conseiller à la communication du président Yoon, a riposté en exhortant l'administration précédente à s'abstenir de toute offensive politique et à coopérer fidèlement à l'enquête en cours sur l'affaire.
Alors que Chung a qualifié les pêcheurs de «tueurs rares et grotesques» qui ne sont pas protégés en tant que réfugiés, même en vertu du droit international, Choi a mis en avant que c'était un «problème sérieux» qu'ils aient été considérés de la sorte sans enquête appropriée.
Chung a nié le fait que le Nord ait demandé le rapatriement en premier, affirmant que le gouvernement Moon avait vérifié auprès de Pyongyang pour voir s'il accepterait les pêcheurs. Mais Choi a rétorqué que le gouvernement précédent «les a renvoyés au champ de la mort selon les souhaits du Nord».
Les doutes entourant les circonstances du rapatriement ont été renforcés la semaine dernière lorsque le ministère de l'Unification, désormais sous l'administration Yoon, a publié 10 photos inédites des pêcheurs semblant résister alors qu'ils étaient remis aux autorités nord-coréennes à l'intérieur du village de la trêve intercoréenne de Panmunjom en novembre 2019.
Les photos ont déclenché une tempête politique, le bureau présidentiel qualifiant le rapatriement de «crime contre l'humanité» potentiel nécessitant une enquête approfondie de la part du nouveau gouvernement. En plus des remarques de Choi, le bureau présidentiel a publié dimanche une déclaration ciblant ses critiques à l'encontre de Cheong Wa Dae du gouvernement Moon Jae-in.
Il a également souligné une prétendue contradiction entre la gestion par l'administration Moon de l'affaire des pêcheurs nord-coréens et la gestion par l'ancien président du meurtre en 1996 de 11 ressortissants sud-coréens par six ressortissants chinois d'origine coréenne sur un bateau de pêche alors qu'il était avocat.
«Le président Moon Jae-in, qui met l'accent sur les droits de l'Homme et l'Etat de droit, a précédemment appelé à accueillir chaleureusement les membres d'équipage étrangers qui ont tué nos ressortissants sur le Pescama parce qu'ils étaient compatriotes», a mis en avant le bureau présidentiel, faisant référence à l'époque où Moon était un avocat de la défense.
Les deux parties ont affirmé être ouvertes à une enquête parlementaire ou par un avocat spécial sur le rapatriement. «Je n'ai rien à cacher», a déclaré Chung. «Mais la raison et le processus derrière le renversement par le gouvernement actuel de la décision établie, malgré l'absence de nouveaux faits, devraient également être déterminés par l'enquête du conseil spécial et l'enquête parlementaire.»
Choi a répondu que l'administration Yoon n'avait aucune raison d'éviter l'une ou l'autre des enquêtes, mais a noté qu'il était «curieux de savoir si le parti d'opposition pense qu'il peut dissimuler la vérité en s'appuyant sur sa majorité au Parlement». Pour ajouter à la controverse, le ministère de l'Unification a affirmé dimanche avoir obtenu des images vidéo du rapatriement et les a dévoilées aux journalistes ce lundi. Ces images devraient avoir des répercussions encore plus importantes que les photos.
as26@yna.co.kr
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