L'armée sud-coréenne se concentrera sur ses capacités «écrasantes» face aux menaces du Nord

SEOUL, 28 déc. (Yonhap) -- La Corée du Sud vise à augmenter ses dépenses consacrées à la défense d'une moyenne annuelle de 6,8% au cours des cinq prochaines années avec un focus sur l'acquisition de capacités «écrasantes» pour contrer les menaces nucléaires et balistiques croissantes de la Corée du Nord, a fait savoir ce mercredi le ministère de la Défense.

Le ministère a annoncé son premier plan de défense à moyen terme sous l'administration conservatrice de Yoon Suk Yeol lancée en mai, sur fond de tensions causées par des lancements de missiles du Nord la semaine dernière et des infiltrations de drones nord-coréens cette semaine à travers la frontière intercoréenne.

Le plan pour la période 2023-2027 présente divers moyens de renforcement de la défense, dont la réception de nouveaux sous-marins de taille moyenne équipés de missiles balistiques et de chasseurs furtifs supplémentaires, ainsi que la mise en place d'un projet de maintien du nombre de militaires en service actif au niveau actuel de 500.000.

Le ministère souhaite dépenser 331.400 milliards de wons (261 milliards de dollars) durant la période de cinq ans : 107.400 milliards de wons pour améliorer les capacités de défense et 224.000 milliards de wons pour gérer les troupes, équipements et installations. Il vise à augmenter son budget de 54.600 milliards de wons cette année à 57.100 milliards de wons l'année prochaine, 61.400 milliards de wons en 2024, 66.000 milliards de wons en 2025, 70.900 milliards de wons en 2026 et 76.000 milliards de wons en 2027. Durant la période, le taux d'augmentation annuel moyen devrait atteindre 6,8%. Le plan de dépenses de la défense doit être approuvé par le Parlement.

A partir de l'année prochaine et jusqu'en 2027, le ministère souhaite augmenter le budget annuel pour renforcer les capacités de défense d'une moyenne de 10,5% et pour gérer les forces d'une moyenne de 5,1%. Le plan contient une série de projet pour s'assurer des capacités de dissuasion à «trois axes», qui comprend le système Korea Massive Punishment & Retaliation (KMPR), un plan opérationnel visant à neutraliser le régime nord-coréen en cas de conflit majeur, la plate-forme de frappes préemptives Kill Chain et le bouclier antimissile baptisé Korea Air and Missile Defense (KAMD).

Les programmes incluent l'obtention d'avions furtifs pour renforcer les capacités de frappe «en temps réel» contre les cibles mobiles et le déploiement de missiles tactiques sol-sol pour améliorer les capacités de destruction des tunnels cibles. Le ministère projette également de s'assurer des sous-marins supplémentaires de taille moyenne équipés de missiles balistiques afin d'améliorer les capacités de frappes «surprises» ainsi que des moyens « non cinétiques» tels que des bombes au graphite.

Dans le cadre des efforts pour construire un système de défense antimissile à différents niveaux, le ministère projette d'installer des systèmes de radars d'alerte avancés sur les destroyers Aegis de 8.000 tonnes pour renforcer les capacités de détection multidirectionnelles.

Le ministère cherche également à compléter le déploiement de missiles sol-air de moyenne portée, baptisés Cheongung II, et des intercepteurs de missiles sol-air de longue portée (L-SAM). De plus, il projette de s'assurer des technologies de pointe nécessaires au développement du système de défense antimissile à basse altitude (LAMD) d'ici 2026.

Pour renforcer les capacités à contrer les drones, le ministère cherche à mener quatre grands projets qui devraient coûter 560 milliards de wons au total. Ils incluent le déploiement d'un système d'armes à laser. Pour la surveillance ferme des cibles militaires clés, le ministère souhaite déployer de multiples satellites de reconnaissance avec des passages fréquents au-dessus de la péninsule coréenne.

Il vise également à développer davantage un système de combat basé sur l'intelligence artificielle (IA) employant les plates-formes de défense pilotées et sans pilote dans le but de minimiser les potentielles pertes au combat et améliorer l'efficacité opérationnelle.

Sur la structure des forces, le ministère projette de maintenir le personnel militaire en service actif à 500.000. Le nombre, qui a été de 618.000 au début de 2018, a diminué à 500.000 cette année en raison de la baisse des ressources humaines largement causée par le faible taux de natalité du pays.

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