Séoul et Washington effectueront un exercice de simulation face à la menace nucléaire nord-coréenne

SEOUL, 11 jan. (Yonhap) -- La Corée du Sud et les Etats-Unis prévoient de mener le mois prochain un exercice militaire combiné avec comme scénario l'utilisation de l'arme nucléaire par la Corée du Nord, a fait savoir ce mercredi le ministère sud-coréen de la Défense dans un rapport remis au président Yoon Suk Yeol sur ses principales politiques pour cette année.

Parmi les autres plans, il y a aussi un exercice sud-coréano-américain de 11 jours au printemps, le test final de la fusée spatiale à carburant solide fabriquée localement et le lancement du premier satellite de surveillance militaire du pays.

Dirigé par le Comité de la stratégie de dissuasion (DSC) des deux alliés, l'exercice de simulation (Table-Top Exercise, TTX), basé sur des discussions, aura lieu aux Etats-Unis durant la seconde moitié de février. Lors d'une réunion ministérielle en novembre dernier, les deux parties se sont mises d'accord pour qu'il ait lieu chaque année, selon le ministère à Séoul.

Pendant l'exercice, les alliés discuteront des réponses coordonnées à prendre en cas d'utilisation du nucléaire par le Nord, y compris les procédures en matière de coopération avec la communauté internationale, a détaillé un officiel du ministère.

«Dans le passé, le TTX se focalisait principalement sur les discussions sur la dissuasion et la gestion des crises», a rappelé l'officiel sous couvert d'anonymat. «Mais l'étendue (de l'exercice prévu) augmentera comme le Nord a parlé de la possibilité d'utiliser le nucléaire, entraînant des inquiétudes chez nos citoyens.»

Lancé en 2011, le TTX avait lieu annuellement. Mais sous la précédente administration progressiste de Moon Jae-in qui cherchait le rapprochement intercoréen, l'exercice ne s'est déroulé que deux fois, la septième et dernière édition à Séoul remontant à septembre 2021.

Le ministre adjoint de la Défense pour les politiques, Heo Tae-keun, prendra la tête de la délégation sud-coréenne et la partie américaine devrait être dirigée par les secrétaires adjoints à la Défense pour les politiques contre les armes nucléaires et de destruction massive et pour l'Asie de l'Est.

Le TTX a récemment attiré l'attention des médias après que Yoon a dit dans une interview que les alliés discutaient de «planification conjointe» et d'«exercice conjoint» avec des actifs nucléaires américains pour renforcer la dissuasion face aux menaces nucléaires nord-coréennes.

Lors d'une conférence de presse plus tard, le ministre de la Défense Lee Jong-sup a déclaré que les alliés avaient l'intention d'organiser un TTX conjoint en mai prochain. «Ce serait un TTX plus détaillé et plus réaliste par rapport aux précédents TTX qui se tenaient à l'échelle des politiques», a-t-il ajouté.

Cette année, les deux pays projettent d'effectuer l'exercice de printemps Freedom Shield (FS) pendant 11 jours consécutifs, une durée sans précédent. Dans le passé, il était divisé en deux segments avec un week-end de pause au milieu.

Outre l'exercice FS, Séoul et Washington s'apprêtent à réaliser une vingtaine de manœuvres de grande envergure sur le terrain durant la première moitié de 2023, d'une intensité similaire à celle de l'exercice Foal Eagle suspendu depuis 2019 pour favoriser la diplomatie avec le régime nord-coréen. Ces manœuvres comprennent les exercices amphibies Ssangyong.

Afin d'améliorer les capacités de renseignement, surveillance et reconnaissance du pays, le ministère vise à lancer le premier satellite de surveillance militaire sud-coréen au deuxième semestre de cette année. Séoul cherche à déployer cinq satellites de ce genre d'ici à 2025.

Est également prévu cette année le test de vol final du véhicule de lancement spatial à carburant solide de fabrication locale avec comme objectif à terme de placer un satellite en orbite terrestre basse.

Le ministère a aussi réitéré sa volonté de renforcer ses capacités anti-drones suite à l'infiltration de drones nord-coréens au Sud en décembre dernier. Le plan prévoit la mise en place d'un système de partage de renseignements en temps réel et l'acquisition d'actifs cinétiques et non-cinétiques et d'armes de destruction de drones.

Pour accroître la coopération dans la sécurité spatiale, le ministère a dévoilé son intention de mener un exercice de simulation avec les Etats-Unis et de développer des technologies spatiales, basées notamment sur l'intelligence artificielle.

Dans le cadre de la célébration du 70e anniversaire de l'établissement de leur alliance, Séoul et Washington prévoient d'organiser une réunion entre ministres de la Défense des pays membres du Commandement des Nations unies (UNC) mené par les Etats-Unis, selon le ministère.

Les alliés sont également en discussion pour «mettre à jour» les mécanismes de coopération au sein de l'UNC, qui a été créé après la fin de la guerre de Corée (1950-1953), afin d'assurer la poursuite de sa légitimité, d'après des officiels à Séoul. Ce plan devrait être achevé cette année.

xb@yna.co.kr

(FIN)