(Interview Yonhap) La Corée du Sud ne risque pas de connaître une crise financière, selon une responsable du FMI

SEOUL, 31 jan. (Yonhap) -- La Corée du Sud ne risque pas de connaître une crise semblable à celle de la fin des années 1990 en raison de ses solides fondamentaux, a déclaré ce mardi une haute responsable du Fonds monétaire international (FMI).

La directrice générale adjointe du FMI, Gita Gopinath, a déclaré que la quatrième économie d'Asie était capable de faire face aux événements défavorables qui pourraient survenir.

«Nous ne voyons aucun risque de crise économique en ce qui concerne la Corée du Sud, de quoi que ce soit qui ressemble à la crise de 1997-1998», a déclaré Gopinath lors d'un entretien avec l'agence de presse Yonhap à Séoul. «La Corée a des fondamentaux solides. Elle dispose de cadres politiques, de politiques monétaires et fiscales solides. Contrairement à l'époque de la crise précédente, les réserves de change sont beaucoup plus solides, fixées à environ 25% du PIB.»

Gopinath a toutefois indiqué que le FMI avait néanmoins abaissé ses perspectives économiques concernant la Corée du Sud pour cette année, car les taux d'intérêt élevés risquent d'avoir un impact sur la consommation tout au long de 2023.

Plus tôt dans la journée, le FMI a ramené ses prévisions de croissance économique pour la Corée du Sud à 1,7% en 2023, contre 2% prévus en octobre par l'organisation basée à Washington. Le FMI a également réduit l'estimation de la croissance de l'année prochaine pour la Corée du Sud à 2,6%, contre une prévision précédente de 2,7%.

«Nous avons vu la balance commerciale de la Corée se détériorer, car la demande extérieure s'affaiblit», a ajouté Gopinath. «Le ralentissement du secteur du logement... ce sont les domaines où nous verrions une certaine faiblesse».

Les exportations de la Corée du Sud ont chuté de 2,7% en glissement annuel au cours des 20 premiers jours de janvier, a déclaré le service des douanes coréen au début du mois, en raison principalement de la faiblesse des exportations de semi-conducteurs.

Gopinath s'est toutefois faite l'écho du point de vue du ministère des Finances selon lequel l'économie sud-coréenne se portera mieux au cours du second semestre 2023.

«Nous verrons des signes de reprise de la croissance, également en raison de la reprise en Chine. Nous avons donc les retombées positives de la reprise chinoise sur la Corée», a-t-elle déclaré. La Chine est le premier partenaire commercial de la Corée du Sud.

En ce qui concerne le taux directeur, Gopinath n'a pas suggéré de taux souhaitable pour la banque centrale sud-coréenne, disant que cela dépendra des données entrantes telles que l'inflation.

«Je pense que vous devez peser les différentes considérations en termes d'impact sur l'inflation par rapport à l'impact sur la stabilité financière et l'activité économique, pour décider de l'orientation du taux directeur. Je pense donc que cela doit dépendre des données», a-t-elle déclaré.

En janvier, la banque centrale a relevé le taux de référence des prises en pension à sept jours de 3,25% à 3,5%, le niveau le plus élevé depuis 2008. Il s'agissait de la septième hausse consécutive des taux depuis avril de l'année dernière, un record.

Gopinath a également déclaré que la Corée du Sud devrait garder à l'esprit que la diversification de ses partenaires commerciaux contribuera à renforcer la résilience de sa chaîne d'approvisionnement, dans un contexte d'inquiétude croissante quant à la fragmentation du commerce mondial.

«Surtout après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, de nombreux pays se tournent vers l'intérieur et réévaluent leurs partenaires commerciaux», a déclaré Gopinath, ajoutant que le FMI conseille aux pays d'être «très prudents» et de ne pas devenir protectionnistes.

Concernant l' effondrement du marché immobilier dans un contexte de coûts d'emprunt élevés, Gopinath a déclaré que cette correction pourrait en fait être un «ajustement utile».

«Les prix de l'immobilier ont donc augmenté assez fortement dans un passé récent, et selon nous, une partie de cette hausse reflète une surévaluation des prix de l'immobilier», a-t-elle déclaré. «Ce qui est important, c'est de s'assurer que tout soutien (par le gouvernement au marché immobilier) soit temporaire et ciblé, et qu'il ne conduise pas à un aléa moral sur les marchés.»

Par ailleurs, lors de sa rencontre avec le ministre des Finances Choo Kyung-ho plus tôt dans la journée, Gopinath a déclaré qu'il était positif que la Corée du Sud maintienne des politiques financières et monétaires cohérentes, tout en conseillant au pays de faire face à l'évolution de ses structures démographiques dans un contexte de faibles taux de natalité, a indiqué le ministère.

mathieu@yna.co.kr

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