(LEAD) Un mandat d'arrêt requis contre le chef du PD, Lee Jae-myung

SEOUL, 16 fév. (Yonhap) -- Le Parquet a demandé un mandat d'arrêt contre le chef du Parti démocrate (PD), principale formation de l'opposition, Lee Jae-myung, ce jeudi dans le cadre d'une enquête sur des allégations de corruption autour de grands projets de développement immobilier et concernant des dons de sociétés à un club de football.

C'est la première fois en Corée du Sud que le Parquet demande un mandat d'arrêt contre le chef du plus grand parti d'opposition. Lee a dénoncé l'enquête comme étant une oppression politique.

Le Parquet central du district de Séoul accuse Lee de manquement au devoir, de conflit d'intérêt, de corruption d'une tierce partie et d'autres charges autour des projets de développement à Wirye et Daejang-dong à la ville de Seongnam et concernant un club de football.

Lee, qui a été maire de la ville de Seongnam de 2010 à 2018, est accusé d'abus de confiance pour avoir causé 489,5 milliards de wons de dommages financiers à la ville en approuvant prétendument la suppression d'un accord de partage des profits pour le projet de Daejang-dong, par conséquent, en permettant aux partenaires privés, et non à la ville, d'empocher des profits excessifs.

Il est également soupçonné d'avoir divulgué des secrets de la ville ou de l'entreprise de développement de la ville à des partenaires privés, leur permettant d'engranger un total de 788,6 milliards de wons de profits à travers le projet de construction de complexes d'appartements à Daejang-dong.

Concernant le projet de développement de Wirye, Lee est accusé d'avoir fourni des informations confidentielles aux développeurs privés pour qu'ils puissent être sélectionnés comme des partenaires du projet et collecter un total de 21,1 milliards de wons de profits indus.

L'affaire de corruption porte sur des allégations selon lesquelles Lee, qui était chef du Seongnam FC durant son mandat, a attiré environ 17 milliards de wons de dons de quatre sociétés pour le club de football municipal en contrepartie de faveurs administratives entre 2016 et 2018.

Lee a subi trois interrogatoires des procureurs en un mois, dont le dernier le 10 février, sur des allégations de corruption autour des grands projets de développement immobilier et d'aménagement urbain et d'une affaire séparée de corruption concernant des dons de sociétés à un club de football.

Lee a rejeté toutes les allégations, en décrivant l'enquête comme étant orchestrée politiquement par le gouvernement de Yoon Suk Yeol pour éliminer un «ennemi politique». Lee a perdu face à Yoon d'une très petite marge (0,73% d'écart) lors de la présidentielle de mars 2022. Il a été élu à la tête du PD en août dernier.

Malgré la demande de mandat d'arrêt, Lee pourrait échapper à l'arrestation car, selon la loi, les procureurs ont besoin d'un consentement parlementaire pour arrêter un député lorsque l'assemblée est en session, et l'Assemblée nationale, où le PD est majoritaire, devrait s'opposer à une telle arrestation.

La Cour centrale du district de Séoul devrait demander au Parquet de remporter le consentement parlementaire pour pouvoir arrêter Lee. Le ministère de la Justice, ensuite, déposera une demande pour le consentement à l'Assemblée nationale, après obtention de l'approbation du président.

Le président parlementaire devrait rapporter la demande durant la première réunion plénière du Parlement et la soumettre à un vote dans les trois jours suivants, après que 24 heures se seront écoulées.

Etant donné le temps nécessaire pour une telle procédure, la demande pour un consentement parlementaire en vue d'arrêter Lee devrait être rapportée à l'Assemblée nationale vers le 24 février et le vote devrait avoir lieu environ deux jours plus tard.

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