Guerre en Ukraine : l'ambassadeur ukrainien refuse un cessez-le-feu à la manière coréenne

SEOUL, 22 fév. (Yonhap) -- Un an après l'éclatement de la guerre en Ukraine avec l'invasion russe, l'ambassadeur d'Ukraine en Corée du Sud, Dmytro Ponomarenko, a déclaré que la proposition de séparation de l'Ukraine suivant le modèle coréen est totalement absurde et «non-sens» lors d'une interview exclusive accordée à l'agence de presse Yonhap, ce mardi, à son bureau situé dans le quartier de Hannam à Séoul.

Une certaine partie de la communauté internationale commence à parler de séparation de l'Ukraine en dressant une ligne de démarcation comme cela a été le cas en Corée du Sud avec le 38e parallèle. Alors, le chef du poste diplomatique ukrainien à Séoul a indiqué qu'il est impossible de faire une comparaison entre la Corée et l'Ukraine puisque la situation est différente. D'après lui, la guerre de Corée a été menée avec le soutien des puissances mondiales des deux camps mais en Ukraine, il y a eu une invasion russe alors que c'est une guerre entre l'Ukraine et la Russie.

Le cas de la péninsule coréenne illustre bien le fait qu'un cessez-le-feu pourrait durer longtemps et que le conflit pourrait aussi durer dans un état de gel plus longtemps alors que les Ukrainiens qui ont subi des crimes de guerre et des actes barbares de la Russie ne l'accepteront jamais, d'après l'analyse de l'ambassadeur Ponomarenko. Sur la question de l'éventualité de négociations pour un accord de paix ou de cessez-le-feu, il est catégorique en rejetant toutes ces propositions : «Ce n'est pas le moment d'accepter une proposition de cessez-le-feu défavorable ou des négociations pour la paix.»

Ponomarenko a rappelé la formule de paix en cinq points proposée lors d'une intervention vidéo de son président Volodymyr Zelensky à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre 2022, dont le rétablissement de la paix et l'intégrité territoriale de son pays, la punition de l'agression russe en créant un tribunal spécial, le dédommagement des dégâts, puis l'assurance de ne pas répéter cette invasion.

Concernant ses perspectives pour la fin de cette guerre, il a affiché son optimisme en disant que «l'invasion brutale et non provoquée par la Russie» en Ukraine prendra fin cette année après des «périodes cruciales» dans les semaines ou les mois à venir. «Le leadership de l'Ukraine et son peuple ont bien montré devant la communauté internationale que l'Ukraine va résister, l'Ukraine restera debout et l'Ukraine va se battre (contre les Russes)», a-t-il confirmé à une question sur l'éventualité d'une capitulation.

Sur la menace d'usage d'armes nucléaires de la part de Vladimir Poutine, l'ambassadeur ukrainien a parlé de «campagne d'intimidation» dans le but de tirer par la force des concessions de l'Ukraine et de ses alliés, en ajoutant que la Russie ne dispose que d'un maximum de 20% de son arsenal de missiles initial et il sera difficile de mener des offensives de taille comparativement au début de la guerre ou à la fin de l'année dernière.

Il a fait un état des lieux sur la bataille dans la région de Soledar en disant qu'il y a eu des dégâts importants dans le camp ukrainien mais cela n'est pas comparable à ceux des Russes. L'ambassadeur Ponomarenko a estimé que quelque 700 voire 1.000 soldats russes meurent chaque jour à Soledar, tout en évoquant la récupération de régions d'une superficie de 5.000 kilomètres carrés, incluant Kherson.

En ce qui concerne le soutien de la Corée du Sud à l'Ukraine, l'ambassadeur a affiché son souhait d'un acheminement d'«armes létales» de la part du gouvernement sud-coréen, tout en la remerciant pour ses aides humanitaires, allant de médicaments à des générateurs d'électricité. «Nous sommes en attente d'un changement dans la décision du gouvernement sud-coréen et ce n'est pas une procédure si difficile», a-t-il dit, en poursuivant que «la Corée du Sud est la 6e puissance économique et le leader dans le domaine des technologies, et peut nous fournir un soutien fort incluant un soutien militaire.»

Quant aux relations bilatérales, l'ambassadeur a demandé d'établir une hotline ou une «communication permanente» entre le président Yoon Suk Yeol et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a également noté que les deux parties sont en consultation pour une visite du Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, à Séoul, durant laquelle les deux parties pourraient signer un accord sur le Fonds de coopération pour le développement économique (EDCF).

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