(2e LD) Dédommagements pour les victimes du travail forcé par un fonds coréen

Le ministre des Affaires étrangères Park Jin prend la parole durant une conférence de presse à son ministère à Séoul, le lundi 6 mars 2023, sur la solution du gouvernement sud-coréen pour régler la question du dédommagement des victimes du travail forcé du Japon. Le gouvernement a proposé officiellement d'indemniser plus d'une dizaine de victimes du travail forcé à travers une fondation sud-coréenne, au lieu de versements directs par les entreprises japonaises responsables. (Pool photo)
SEOUL, 06 mars (Yonhap) -- Le ministre des Affaires étrangères, Park Jin, a déclaré ce lundi matin concernant les victimes du travail forcé de l'époque coloniale japonaise que les dédommagements seront versés par une partie tierce, plus précisément une fondation coréenne, et non par les entreprises japonaises condamnées à dédommager les victimes par la Cour suprême sud-coréenne en 2018. Séoul a noté que comme les victimes sont vieilles ou mortes, il faut une solution rapide pour les dédommagements ainsi qu'une restauration des relations bilatérales détériorées depuis longtemps.
Il s'agit d'une solution sans participation des entreprises japonaises et des critiques seront inévitables. D'ores et déjà, certaines victimes s'y opposent virilement en la considérant comme une solution partielle.
Le ministre des Affaires étrangères a proposé ce matin dans une conférence de presse officielle une solution «raisonnable correspondant aux intérêts communs de la Corée du Sud et du Japon», prévoyant que les dédommagements dictés par la Cour suprême en 2018 seront versés par la Fondation pour les victimes de la mobilisation forcée par le Japon impérial (FOMO) avec les intérêts du retard de paiement. Le gouvernement a noté qu'il a pris une décision «d'un point de vue plus large» et a proposé une solution prépondérante dans le but de créer une nouvelle fenêtre d'opportunité à l'avenir dans les relations bilatérales avec le Japon longtemps gelées pour surpasser les tensions et les affrontements entre les deux pays.
Afin de collecter le fonds de dédommagement, le gouvernement a confirmé qu'il «incitera une participation volontaire du secteur civil et privé, et étendra les projets de commémoration, de recherche, d'éducation et d'enquête afin que la future génération commémore la douleur et la peine» vécues par ces personnes qui ont été forcées à travailler dans des entreprises ou des mines au Japon, entre autres. En 2018, la Cour suprême sud-coréenne a ordonné aux entreprises japonaises Nippon Steel et aux installations à Hiroshima et Nagoya de Mitsubishi Heavy Industries de verser des indemnités aux victimes coréennes du travail forcé qui ont été mobilisées pendant l'occupation coloniale de la Corée par le Japon de 1910 à 1945.
Le volume des dédommagements pour les 15 victimes concernées par le verdict de la Cour suprême s'élève à 4 milliards de wons, soit environ 2,90 millions d'euros. Il semble que les entreprises sud-coréennes, qui ont perçu des fonds issus du traité signé en 1965 par la Corée du Sud et le Japon sur le droit de réclamation des dégâts subis à l'époque coloniale, à savoir 16 entreprises dont POSCO, participeront au financement du fonds de la FOMO.

Le ministre des Affaires étrangères Park Jin (à g.) et son homologue japonais, Yoshimasa Hayashi entament une réunion bilatérale sur le sujet du travail forcé à l'époque coloniale japonaise à l'hôtel Bayerischer, le samedi 18 février 2023, à Munich en Allemagne en marge de la Conférence sur la sécurité. (Photo fournie par le ministère des Affaires étrangères. Revente et archivage interdits)
D'un autre côté, les patronats des deux pays, la Fédération des organisations économiques japonaises (Keidanren) et la Fédération des industries coréennes (FKI), projettent de créer un fonds «pour la jeunesse du futur» afin de contribuer indirectement à ce mouvement visant à résoudre le blocus dans les relations bilatérales. Mais, ce projet n'a pas encore été confirmé par les deux côtés pour l'instant.
Hier, le conseiller à la sécurité nationale Kim Sung-han a déclaré que «des discussions sont en cours entre les milieux d'affaires des deux pays et d'autres secteurs sur la manière dont ils peuvent contribuer à aider les jeunes générations, les générations futures de la Corée du Sud et du Japon à ouvrir une nouvelle ère dans les relations bilatérales et à développer leur potentiel».
Dans le cadre de l'accord entre les deux pays, le Premier ministre japonais Fumio Kishida devrait également déclarer l'intention de son gouvernement d'hériter de la déclaration commune adoptée en 1998 par le président Kim Dae-jung et le Premier ministre japonais Keizo Obuchi. Dans cette déclaration, les deux dirigeants appelaient à surmonter le passé et à construire de nouvelles relations, le second exprimant des remords pour les «dommages et douleurs horribles» que la domination coloniale du Japon a infligés au peuple coréen. Yoon envisagerait également de se rendre au Japon à la fin du mois pour y tenir un sommet avec Kishida.

Le ministre des Affaires étrangères Park Jin rencontre des familles de victimes du travail forcé en temps de guerre, le mardi 28 février 2023, au bâtiment de l'Association du barreau coréen (KBA), dans le sud de Séoul. (Photo fournie par le ministère des Affaires étrangères. Revente et archivage interdits)
Durant la conférence de presse, le ministre Park a souligné que «nous avons la volonté d'améliorer nos relations bilatérales à un niveau plus élevé et tournées vers le futur en nous basant sur les relations d'amitié depuis le rétablissement des relations diplomatiques en 1965». Il a aussi détaillé que «le gouvernement fera de son mieux pour cicatriser rapidement la douleur et la peine vécues par les victimes et les membres de leur famille».
Le ministre des Affaires étrangères a rappelé que depuis le verdict annoncé par la Cour suprême, le Japon a décrété des restrictions à l'exportation contre la Corée du Sud et le gouvernement sud-coréen a mis fin à l'Accord de sécurité générale d'informations militaires (GSOMIA) avec le Japon. De plus, la pandémie de nouveau coronavirus (Covid-19) a même interrompu les échanges humains entre les deux pays. Tous ces facteurs ont engendré un «abandon total» des relations bilatérales entre le Japon et la Corée du Sud.
Concernant la critique affirmant que la décision d'aujourd'hui est une «solution boiteuse», le ministre Park a dit que «je ne suis pas d'accord», en ajoutant que «si je compare avec de l'eau dans un verre, je crois qu'il est rempli à moitié. J'espère que le verre continuera à se remplir avec des réactions sincères du Japon». «Recevoir une nouvelle fois des excuses de la part du Japon ne réglera pas tout», a-t-il estimé en poursuivant que «je crois qu'il est plus important que le Japon exécute fidèlement son discours d'excuses de manières cohérente et loyale.»
https://youtu.be/T5_EyfefUY0?feature=share
jhoh@yna.co.kr
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