(FOCUS) Le remplacement du conseiller à la sécurité nationale donne lieu à de nombreuses spéculations

SEOUL, 30 mars (Yonhap) -- La démission abrupte de Kim Sung-han du poste de conseiller à la sécurité nationale, après le départ de deux fonctionnaires sous ses ordres, interroge sur ce qu'il s'est réellement passé pour justifier de tels remplacements à moins d'un mois du sommet entre le président Yoon Suk Yeol et le président américain Joe Biden.

La raison la plus souvent invoquée est que Kim aurait laissé passer l'offre américaine d'inviter le groupe sud-coréen Blackpink à se produire lors d'un dîner d'Etat que Joe Biden prévoit d'organiser lors de la visite de Yoon à Washington le mois prochain.

Kim n'aurait pas transmis la proposition à Yoon en temps voulu, ce qui aurait retardé les préparatifs de la visite d'Etat du 26 avril.

En annonçant sa démission à la presse mercredi, Kim a simplement déclaré qu'il pensait avoir accompli le travail qu'il avait à faire et qu'il reprendrait comme prévu son ancien poste à l'université de Corée.

Il a également déclaré que les préparatifs de la visite du président aux Etats-Unis se déroulaient sans encombre, et qu'il ne souhaitait pas que la «controverse que j'ai causée» pèse sur le travail diplomatique du pays ou sur l'administration des affaires de l'Etat.

Le bureau présidentiel n'a pas donné d'autres explications.

Le bureau présidentiel a indiqué que le président a accepté la démission de Kim après mûre réflexion et qu'il a nommé l'ambassadeur aux Etats-Unis Cho Tae-yong au poste de conseiller à la sécurité nationale.

Un jour plus tôt, le bureau présidentiel avait qualifié de «différentes de la vérité» les informations selon lesquelles Kim, camarade d'école primaire de Yoon et son mentor en matière de politique étrangère, pourrait être remplacé.

L'idée qu'un événement de Blackpink soit à l'origine du remplacement soudain de Kim a conduit de nombreuses personnes à soupçonner que d'autres facteurs ont dû entrer en jeu.

Une source du bloc au pouvoir a déclaré qu'un problème s'était posé lors de la planification des événements auxquels prendront part les deux présidents et leurs épouses. Yoon se rendra à Washington accompagné de son épouse Kim Keon Hee.

«Il s'agissait d'un problème de confiance entre les deux dirigeants», a déclaré la source sans donner plus de détails.

L'ambassade sud-coréenne à Washington aurait signalé le programme des événements conjoints dans cinq télégrammes distincts adressés à Séoul, mais n'aurait reçu aucune réponse.

Yoon aurait pris connaissance de cette série de manquements le 9 mars, le jour où Kim est rentré d'une visite à Washington où il a rencontré des responsables américains afin de coordonner le voyage du président.

Le lendemain, Kim Il-bum, secrétaire présidentiel au protocole, a démissionné. Lee Moon-hee, secrétaire présidentiel aux affaires étrangères, a également été remplacé deux semaines plus tard.

Certains ont émis l'hypothèse que des frictions au sein du bureau de la sécurité nationale ont conduit aux problèmes de communication avec l'ambassade sud-coréenne à Washington.

Le bureau présidentiel a cherché à apaiser les inquiétudes selon lesquelles ces remplacements soudains pourraient avoir un impact négatif sur les préparatifs de la visite d'Etat.

«Le nouveau conseiller à la sécurité nationale prendra immédiatement ses fonctions», a déclaré mercredi à la presse un haut fonctionnaire de la présidence, précisant que Cho était déjà à Séoul pour participer à une réunion annuelle des chefs de missions diplomatiques à l'étranger.

Cho était également très impliqué dans les préparatifs de la visite d'Etat en tant qu'ambassadeur à Washington, a indiqué un autre responsable.

La démission de Kim et la nomination de Cho ont entraîné plusieurs nouvelles nominations.

Pour remplacer Cho, Yoon a nommé le premier vice-ministre des Affaires étrangères Cho Hyun-dong comme nouvel ambassadeur à Washington, bien que sa nomination soit soumise à l'accord de Washington.

Le remplacement du vice-ministre n'a pas encore été annoncé.

Un remaniement plus large pourrait également se profiler à l'horizon, étant donné que le ministre des Affaires étrangères Park Jin et le ministre de l'Unification Kwon Young-se, qui sont également membres du parti au pouvoir, le Parti du pouvoir du peuple, se présenteront aux élections législatives de l'année prochaine pour être réélus.

mathieu@yna.co.kr

(FIN)