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(FOCUS) La déclaration de Washington ne fait pas grand-chose pour contenir la Corée du Nord, selon des experts

Gros plans 27.04.2023 à 10h15

WASHINGTON, 26 avr. (Yonhap) -- L'accord conclu mercredi par le président Yoon Suk Yeol et le président américain Joe Biden sur les moyens de renforcer la dissuasion élargie des Etats-Unis a peut-être rassuré le public sud-coréen sur la détermination des Etats-Unis à aider son allié, mais il n'a guère répondu aux menaces posées par l'évolution des capacités nucléaires et balistiques de la Corée du Nord, ont déclaré des experts américains.

Les deux dirigeants ont publié la Déclaration de Washington lors d'un sommet bilatéral tenu à Washington, en vertu de laquelle les pays mettront en place un Groupe consultatif nucléaire, qui, selon les responsables américains, sera similaire à l'organe de planification de la politique nucléaire de l'OTAN, le Groupe des plans nucléaires.

Certains experts américains ont noté que si la déclaration montre la force de la réponse à laquelle la Corée du Nord pourrait être confrontée si elle décidait d'attaquer les Etats-Unis ou la Corée du Sud, les dirigeants n'ont offert que peu ou pas de raisons à Pyongyang de choisir une autre voie.

«Les dirigeants ont renforcé la dissuasion élargie en donnant à la Corée du Sud la possibilité de s'exprimer sur la planification nucléaire», a déclaré à l'agence de presse Yonhap Patrick Cronin, responsable de la sécurité dans la région Asie-Pacifique à l'Institut Hudson, un groupe de réflexion basé à Washington.

«Le résultat devrait rassurer le peuple sud-coréen et contribuer à étouffer pour l'instant les discussions qui se développent à Séoul en faveur d'une arme nucléaire indépendante», a-t-il ajouté.

Séoul et Washington sont convenus que la seule option viable était de renforcer la dissuasion élargie des Etats-Unis, qui se réfère à la promesse des Etats-Unis d'utiliser toutes leurs capacités militaires, y compris les armes nucléaires, si nécessaire, pour défendre la Corée du Sud.

Frank Aum, expert principal des affaires de l'Asie du Nord-Est à l'Institut américain de la paix, a déclaré que la déclaration de Washington pourrait être le «plus grand succès» du sommet de mercredi, car elle «facilitera la coordination et la communication de l'alliance sur les questions de planification nucléaire».

Il a toutefois insisté sur le fait que la déclaration elle-même pourrait ne pas apporter d'«avantages réels en matière de sécurité» en termes de dissuasion à l'égard de la Corée du Nord.

Le président Yoon Suk Yeol (à gauche) et le président américain Joe Biden tiennent une conférence de presse après leur sommet à la Maison-Blanche à Washington D.C., le 26 avril 2023.

Le président Yoon Suk Yeol (à gauche) et le président américain Joe Biden tiennent une conférence de presse après leur sommet à la Maison-Blanche à Washington D.C., le 26 avril 2023.

Le président Yoon Suk Yeol (à droite) et le président américain Joe Biden (à gauche) inspectent une garde d'honneur lors d'un événement de bienvenue officiel tenu avant leur sommet à la Maison-Blanche à Washington D.C., le 26 avril 2023.

Le président Yoon Suk Yeol (à droite) et le président américain Joe Biden (à gauche) inspectent une garde d'honneur lors d'un événement de bienvenue officiel tenu avant leur sommet à la Maison-Blanche à Washington D.C., le 26 avril 2023.

«Si l'objectif est uniquement de prévenir une guerre dans la péninsule coréenne, la question est de savoir si ces mesures de dissuasion renforcées sont nécessaires. Les capacités conventionnelles et nucléaires combinées de l'alliance entre les Etats-Unis et la Corée du Sud étaient déjà suffisantes pour dissuader les attaques nord-coréennes majeures. Toute mesure supplémentaire risque d'aggraver les tensions et la course à l'armement dont la péninsule a été le théâtre au cours de la dernière décennie», a-t-il déclaré.

«Etant donné que le principe de la Corée du Nord pour traiter avec les Etats-Unis est "puissance pour puissance, bonne volonté pour bonne volonté", l'alliance doit s'attendre à une réponse réciproque de la Corée du Nord, y compris potentiellement un septième essai nucléaire, un lancement de satellite militaire, ou une démonstration de solidarité avec la Chine», a ajouté Aum.

L'expert a noté que la Corée du Nord avait répondu par «de grandes avancées dans son programme d'armes nucléaires» et plus de 90 essais de missiles balistiques entre 2013 et 2017 après que l'alliance a renforcé sa démonstration de dissuasion en réponse au troisième essai nucléaire de la Corée du Nord en 2013.

Les experts ont également fait valoir que l'appel à l'armement nucléaire de la Corée du Sud pourrait être réactivé à l'avenir.

«La Déclaration de Washington peut temporairement mettre fin au débat sur l'armement nucléaire en Corée du Sud, mais elle ne le fera pas indéfiniment», a déclaré Aum. «Le soutien de l'opinion publique sud-coréenne en faveur d'une capacité locale d'armement nucléaire restera élevé, généralement autour de 70%, car il est motivé par de nombreux facteurs tels que le prestige national et le désir de souveraineté nucléaire.»

Cronin s'est dit d'accord avec cette affirmation et a estimé que la déclaration de Washington «n'est pas la fin du débat, mais constitue un grand pas vers le partage de la puissance nucléaire».

Selon Anthony Ruggiero, ancien directeur pour la Corée du Nord au Conseil national de sécurité des Etats-Unis, la déclaration ne fait pas grand-chose pour répondre à la menace posée par la Corée du Nord.

«La déclaration de Washington est un pas en avant important à l'heure où les Etats-Unis et la Corée du Sud célèbrent les 70 ans de leur alliance. Elle n'aborde toutefois pas la question de l'expansion des armes nucléaires et du programme de missiles balistiques de la Corée du Nord», a déclaré Ruggiero, qui travaille actuellement en tant que chercheur au sein du groupe de réflexion Foundation for Defense of Democracies, basé à Washington.

Aum a insisté sur le fait que les alliés devraient se concentrer davantage sur la manière de discuter avec la Corée du Nord, citant ce qu'il a appelé la forte corrélation entre les négociations entre les Etats-Unis et la Corée du Nord et la diminution des niveaux de provocation de la Corée du Nord.

«Tout effort de dissuasion des Etats-Unis à l'encontre de l'armement nucléaire de la Corée du Sud devrait donc également porter sur la manière de discuter avec la Corée du Nord», a-t-il déclaré.

mathieu@yna.co.kr

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