Le KDI réduit sa prévision de croissance 2023 à 1,5%

SEOUL, 11 mai (Yonhap) -- L'Institut coréen du développement (KDI) a revu à la baisse jeudi ses perspectives de croissance 2023 pour la Corée du Sud, estimant que l'économie nationale devrait enregistrer une hausse de 1,5%, contrairement au 1,8% que le groupe de réflexion avait proposé en février. La baisse de la demande et des exportations de puces électroniques est donnée comme la raison principale motivant cette rectification.

Cette prévision se situe en dessous de la hausse de 1,6% que la Banque de Corée (BOK) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) projette pour cette année. Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend quant à lui à une croissance annuelle de 1,7%, tandis que la Banque asiatique de développement (BAsD) a émis une estimation similaire à celle communiquée aujourd'hui par le KDI.

Dans les détails, le KDI prédit que la quatrième économie du continent asiatique devrait connaître une augmentation de 0,9% en glissement annuel sur le premier semestre avant d'intensifier grandement sa cadence à 2,1% dans la seconde moitié de l'année. Cette réduction des perspectives de croissance sur les six premiers mois serait la conséquence directe du ralentissement des exportations de semiconducteurs, les ventes vers l'étranger s'étant effondrées en avril de 41% par rapport à l'année passée, d'après des données du ministère du Commerce, de l'Industrie et de l'Energie. Cela fait depuis août de l'année passée que les exportations de puces électroniques sont en recul.

Toutefois, le KDI a prévenu que la reprise économique pourrait intervenir plus tard que prévu si la demande mondiale en puces électroniques ne change pas sa trajectoire au second semestre, avec pour conséquence une croissance qui s'aventurerait en dessous de 1,5%.

Parmi les autres variables qui rajouteraient à l'incertitude pour l'économie coréenne figurent les cours internationaux des céréales et de l'énergie, qui pourraient connaître de nouvelles hausses dramatiques selon l'évolution de la situation en Ukraine, ainsi que la reprise économique sur le marché chinois. «Si l'économie chinoise reprend uniquement dans le secteur des services, sans le moindre impact sur celui des investissements, alors les effets positifs sur la Corée du Sud seront eux aussi limités», avise le think tank.

La situation pourrait aussi se détériorer si l'inflation continue de contraindre les banques centrales à garder leurs taux d'intérêt directeurs à des niveaux élevés, ce qui pèserait sur les activités commerciales. «La croissance (en Corée du Sud) pourrait ralentir davantage si le marché devient instable après le maintien des taux d'emprunt élevés par les principales économies», analyse le KDI.

La demande croissante sur le marché national pour les services du tourisme aurait permis d'alléger l'impact combiné de l'inflation et de la hausse des taux d'intérêt, mais la donne pourrait être différente en 2024. D'après le KDI, «après une croissance annuelle de 3% en 2023 avec la reprise graduelle de la demande pour les services touristiques, la croissance devrait atteindre 2,5% en 2024, se situant donc au-dessus de la croissance générale de l'économie».

Le KDI a également abaissé de 0,1 point de pourcentage ses prédictions concernant l'inflation, les faisant passer à 3,4% par rapport à la précédente estimation. Les investissements dans les infrastructures devraient croître de 1,1% en 2023 puis de 1,8% en 2024.

fabien@yna.co.kr

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