Go to Contents Go to Navigation

Notre site utilise des cookies et d'autres techniques pour offrir une meilleure qualité de service. En continuant à visiter le site, vous acceptez l'usage de ces techniques et notre politique. Voir en détail

(Interview Yonhap) Thierry Breton : l'interdiction de Huawei par l'UE vise à réduire les risques, pas à se dissocier de la Chine

Interviews 04.07.2023 à 16h04
Thierry Breton
Thierry Breton

Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton accorde une interview à la presse le vendredi 30 juin 2023 à Seoul Square. (Photo fournie par la délégation de l'Union européenne auprès de la Corée du Sud. Revente et archivage interdits)

SEOUL, 04 juil. (Yonhap) -- L'initiative actuelle de l'Union européenne (UE) visant à interdire la société chinoise Huawei Technologies Co. d'accéder aux réseaux 5G de ses Etats membres est un exemple de la stratégie de réduction des risques du bloc économique plutôt que de son découplage avec la Chine, et la Corée du Sud est un partenaire clé de l'Europe pour garantir la résilience des chaînes d'approvisionnement, a déclaré le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton.

Le mois dernier, Breton a appelé plus de nations membres de l'UE à éloigner le géant des technologies chinois de leurs réseaux 5G, en disant qu'une forte dépendance poserait des risques à la sécurité collective du bloc. En vertu des directives 2021, l'UE a exhorté ses 27 Etats membres à restreindre ou interdire des fournisseurs 5G à haut risque des parties essentielles de leurs réseaux de télécommunication, et 10 d'entre eux ont pris des mesures, ce que Breton a déploré précédemment comme étant «trop lent».

«Avec Huawei par exemple, nous pourrions avoir des problèmes de sécurité. Nous ne voulons donc pas que les télécoms utilisent sa 5G. Mais, bien sûr, Huawei est totalement le bienvenu pour tous les autres services en Europe. C'est la différence entre le découplage et la réduction des risques», a souligné Breton lors d'une interview accordée à l'agence de presse Yonhap et à plusieurs autres médias à Séoul vendredi dernier. Il était à Séoul pour parler des moyens d'améliorer la coopération bilatérale dans le secteur numérique, les industries avancées et les chaînes d'approvisionnement sur fond d'incertitudes mondiales croissantes.

«Notre stratégie n'était pas du tout de nous découpler de la Chine, mais de réduire les risques dans certains domaines où nous pouvions avoir trop de dépendance avec une source unique», a indiqué Breton, soulignant que la Chine «est et continuera à être un partenaire commercial important».

L'officiel a appelé les «partenaires partageant les mêmes opinions» à s'aligner sur les questions liées à la sécurité économique afin de réduire les risques des chaînes d'approvisionnement, et la Corée du Sud est «l'un des principaux alliés de l'UE à cet égard». Lors d'un sommet qui s'est déroulé à Bruxelles vendredi (heure locale), les dirigeants européens se sont engagés de nouveau à réduire la dépendance du bloc économique vis-à-vis de la Chine et ont débattu de la façon de parvenir à un équilibre entre la réduction des risques et la coopération dans des domaines tels que le changement climatique.

Concernant le règlement sur les matières premières critiques (CRMA), Breton a indiqué que la loi proposée est loin d'être protectionniste, car elle vise à atteindre l'objectif de diversification et ne devrait pas être considérée comme imposant des plafonds. En vertu du CRMA, au moins 40% des matières premières essentielles dont l'UE a besoin chaque année, telles que le cuivre et le nickel, doivent être traitées dans la région. Il stipule également que pas plus de 65% des minéraux ne doivent provenir d'un seul pays tiers d'ici 2030, ce qui fait apparemment référence à la Chine.

«Le CRMA n'est absolument pas discriminatoire, contrairement à la Loi sur la réduction de l'inflation (IRA), puisqu'elle accueille davantage d'entreprises en Europe et propose des contrats conjoints dans le domaine des matières premières essentielles», a indiqué Breton. La Corée du Sud et l'UE ont travaillé ensemble pour répondre à l'IRA, qui a été critiquée pour sa discrimination contre les entités étrangères en accordant jusqu'à 7.500 dollars de crédit d'impôt aux acheteurs de véhicules électriques (VE) montés en Amérique du Nord avec des batteries composées d'une certaine quantité de minéraux critiques produits dans la région.

«Nous devons éviter une course aux subventions, car cela pourrait potentiellement encourager un nivellement par le bas et nuire au commerce international», a dit Breton. L'officiel européen a exprimé son souhait que plus de fabricants de batteries, d'entreprises de panneaux solaires et d'autres sociétés sud-coréennes étendent leur présence eu Europe en maximisant les opportunités offertes par le CRMA, la Chips Act de l'UE, la Zero Industry Act et d'autres lois, en disant qu'ils fournissent des «conditions très favorables».

«La Corée du Sud est un leader mondial dans le domaine des nouvelles technologies, telles que les semi-conducteurs, les batteries, les téléphones portables et les écrans, et un partenaire naturel pour les entreprises les plus avancées de l'UE», a indiqué Breton. Je suis plus que jamais convaincu que l'industrie sud-coréenne peut jouer aussi un rôle clé avec l'industrie européenne dans l'accélération de notre transition verte et numérique.

Lors de son séjour en Corée du Sud, Breton a rencontré le président de Samsung Electronics Co., Lee Jae-yong, et de hauts responsables de Hanwha Aerospace. Durant la rencontre avec Breton à Séoul jeudi, le ministre de l'Industrie Ahn Duk-geun a souligné que la série de récentes règles industrielles de l'UE devait être appliquée de manière juste pour les entreprises non européennes. L'UE est le troisième plus grand partenaire commercial de la Corée du Sud après la Chine et les Etats-Unis. En 2022, le commerce bilatéral a atteint un niveau record de 136,3 milliards de dollars, selon les données du gouvernement de Séoul.

rainmaker0220@yna.co.kr

(FIN)

Accueil Haut de page