(4e LD) Sommet Kim-Poutine : Pyongyang soutient le «combat sacré» de Moscou contre l'Occident, déclare Kim

SEOUL, 13 sept. (Yonhap) -- Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s'est engagé ce mercredi à apporter tout son soutien au président russe Vladimir Poutine lors d'un rare sommet entre les deux dirigeants isolés tenu sur un site de lancement de fusées en Russie, sur fond d'inquiétudes grandissantes quant à un éventuel accord d'armement entre Pyongyang et Moscou.

Proposant un toast lors d'un dîner officiel après le sommet, Kim a déclaré à Poutine que l'armée et le peuple russes triompheraient des forces «maléfiques», semblant ainsi soutenir la guerre de la Russie contre l'Ukraine.

Kim s'est dit convaincu que la Russie remporterait une grande victoire dans la lutte «sacrée» pour punir le «mal» aux prétentions hégémoniques. Le sommet s'est déroulé alors que l'on craint que les deux pays ne fassent progresser les négociations sur les armes et ne renforcent leur coopération militaire.

Par l'intermédiaire d'un interprète, Kim a ajouté qu'il était convaincu que l'armée et le peuple russes démontreraient leurs vertus d'honneur inestimables pendant l'«opération militaire spéciale» en Ukraine et dans la construction d'un Etat fort.

Après le sommet tenu au cosmodrome de Vostochny, Poutine a déclaré à un média local qu'il entrevoyait des perspectives de coopération militaire et technique avec Pyongyang.

Poutine a également annoncé que Kim se rendrait à Komsomolsk-sur-l'Amour et à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, après le sommet.

Avec la participation des délégations, Kim et Poutine ont entamé la réunion au centre spatial dans l'oblast de l'Amour, au sud-est de la Sibérie, selon les agences de presse russes. Quelques heures plus tôt, ils se sont rencontrés, ont échangé une poignée de main et ont eu un bref échange.

Kim a déclaré à Poutine que «la Russie mène un combat sacré contre l'Occident», ajoutant que la Corée du Nord travaillerait avec la Russie pour «lutter contre l'impérialisme». Faisant apparemment référence à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Kim a déclaré qu'il soutenait «toutes les décisions» prises par Poutine.

«Les relations (de la Corée du Nord) avec la Russie sont la priorité absolue de Pyongyang», a indiqué Kim au début du sommet, ajoutant que l'invitation est intervenue à un moment très important.

Poutine a déclaré qu'il espérait discuter de la coopération économique, de la situation sécuritaire sur la péninsule coréenne et des questions humanitaires, selon les agences de presse russes.

Avant leur entretien, Poutine a fait visiter à Kim le cosmodrome de Vostochny. Les dirigeants ont également entamé un tête-à-tête après avoir tenu des pourparlers dans un format élargi.

Le Kremlin avait déclaré plus tôt que Poutine et Kim parleraient des relations bilatérales et de la coopération économique lors du sommet, mais a ajouté que leurs discussions pourraient porter sur des questions sensibles qui ne seraient pas rendues publiques.

La coopération militaire figure probablement en tête de l'ordre du jour alors que la Russie semble avoir besoin d'obus d'artillerie et de munitions pour sa guerre contre l'Ukraine, tandis que le Nord souhaite obtenir des technologies de pointe auprès de la Russie.

A la question de savoir s'il projette ou non de parler de coopération militaire et technologique avec Kim durant leur rencontre, Poutine aurait déclaré plus tôt dans la journée que «toutes les questions» seraient abordées, selon les médias russes. La coopération inclurait une aide au Nord pour la construction de ses propres satellites, a dit Poutine, en soulignant que c'est la raison pour laquelle les leaders ont choisi le cosmodrome comme lieu de leur réunion.

Le président russe a également noté que Kim avait montré un «grand intérêt» pour la technologie des fusées, s'engageant à aider le régime récalcitrant à construire son propre satellite. La Corée du Nord a tenté en mai et en août de placer un satellite espion militaire sur orbite, mais a échoué.

Après avoir quitté Pyongyang à bord de son train blindé dimanche, le leader nord-coréen est arrivé au cosmodrome plus tôt dans la journée. Il a parcouru plus de 1.000 km jusqu'au nord de la ville orientale russe de Vladivostok où ils se sont rencontrés en 2019.

Des photos diffusées par le média officiel nord-coréen montrent que Kim était accompagné de hauts responsables du parti et de l'armée du pays, dont les maréchaux militaires Ri Pyong-chol et Pak Jong-chon, ainsi que Pak Thae-song, un responsable en charge de la technologie spatiale.

Les analystes s'attendent à ce que la Corée du Nord accepte de fournir en armes et munitions la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine. Moscou, en échange, pourrait accepter de transférer à la Corée du Nord des technologies militaires, telles que celles utilisées dans ses satellites-espions ou ses sous-marins nucléaires.

Si Kim et Poutine venaient à se mettre d'accord sur un renforcement de leur coopération militaire, ce qui pourrait inclure un exercice militaire naval tripartite avec la Chine, cela constituerait un développement majeur dans la situation sécuritaire sur la péninsule coréenne et au-delà.

Leur rencontre intervient alors que Pyongyang cherche depuis récemment à renforcer les liens militaires avec Moscou et a redoublé d'efforts pour développer ses armes dans le sillage de la coopération croissante dans la sécurité entre la Corée du Sud, les Etats-Unis et le Japon.

Kim a dit plus tôt que son voyage en Russie pour un sommet avec Poutine était une «manifestation claire» de la priorité accordée par la Corée du Nord à l'importance stratégique de leurs liens bilatéraux, a déclaré ce mercredi l'Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA).

A ce jour, la Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques de courte portée en direction de la mer de l'Est plus tôt dans la journée, selon l'armée sud-coréenne, dans le cadre d'une démonstration de force avant le sommet entre Kim et Poutine.

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